"C'est du bourgeon du Renoncement au Soi que jaillit le doux fruit de la Libération finale.
Il est condamné à périr celui qui, par crainte de Mâra s'abstient d'aider les hommes, de peur d'agir pour Soi. Le pèlerin qui voudrait rafraîchir ses membres fatigués dans les eaux vives, mais n'ose s'y plonger par la frayeur qu'inspire le courant, risque de succomber à la chaleur. L'inaction basée sur la peur égoïste ne peut produire que du mauvais fruit.
Le fidèle égoïste vit sans but. L'homme qui n'accomplit pas la tâche qui lui est assignée dans la vie a vécu en vain.
Suis la roue de la vie ; suis la roue du devoir envers race et famille, ami et ennemi, et ferme ton mental aux plaisirs comme à la douleur. Épuise la loi de la rétribution karmique. Gagne des Siddhi* pour ta future naissance.
Si tu ne peux être Soleil, sois l'humble planète. En vérité, s'il t'est impossible de flamboyer comme le Soleil de midi sur la montagne coiffée de neige de l'éternelle pureté, choisis alors, ô néophyte, une plus humble carrière.
Montre la « Voie » - même sans éclat, et perdu parmi la foule – comme fait l'étoile du soir à ceux qui suivent leur sentier dans les ténèbres." (La Voix du Silence, H.P.B. BLAVATSKY)
* pouvoirs occultes gagnés par le yogi au cours de son ascèse tels que la clairvoyance, la clairaudience, perception des pensées d'autrui, rappel des vies antérieures etc., mais qui peuvent bloquer son progrès s'il est tenté de les employer.
« Comment parvenir à regagner la divinité ? Ce ne sera pas en parlant beaucoup, ni en argumentant, mais seulement en prenant la position convenable. Nous agissons toujours conformément à la position que nous avons adoptée. Ainsi donc, adoptons la plus élevée qui soit, celle que tout dans la nature indique. La plus élevée de toutes est la nôtre. Nous devons assumer cette position élevée. Nous devons l'affirmer. Comment acquérir une connaissance de l'immortalité autrement qu'en prenant la position de l'immortalité ? Nous prenons très facilement la position de la méchanceté, et agissons en conséquence. Si nous adoptons la position élevée, non seulement nous agissons en accord avec sa grandeur, mais nous en venons à la réaliser en nous-mêmes, là où se trouve toute perception, et tout accomplissement de ce que contient cette grandeur. »
(L’homme visible et l’homme invisible ?, Robert Crosbie, C.T. 184)
« C'est pour éveiller l'humanité à la compréhension de sa propre nature et à une juste utilisation de ses facultés que la Théosophie lui a été présentée à nouveau, comme elle l'a été d'âge en âge par Ceux qui sont plus avancés que nous - Ceux qui sont passés par les mêmes stades que nous traversons aujourd'hui, nos Frères Aînés, les Christs de tous les temps, les Incarnations divines. Ce sont Eux qui viennent nous rappeler notre véritable nature, nous rendre la mémoire et nous inciter à l'action, afin que nous sachions qui nous sommes vraiment et que nous l'exprimions ici, sur ce plan physique inférieur où nous forgeons notre destinés - une destinée élaborée par nous, que nous seuls pouvons modifier, par le pouvoir même de cet Esprit que nous sommes. »
« Si nous sommes égoïstes et n'œuvrons que pour notre corps physique, si nous sommes hostiles envers nos compagnons, nous recevrons dans un corps le résultat de notre démarche égoïste. C'est une affaire de loi, non de sentiment. Ce n'est pas des comportements de nos semblables que nous souffrons, mais du mal que nous avons semé, et qui, en nous revenant, nous frappe de plein fouet. Tant que l'homme n'aura pas assumé son héritage, et réalisé que tout le cours de l'évolution met en œuvre les lois de justice, il ne fera pas le premier pas vers le véritable progrès, qui conduit à l'immortalité consciente. »
(Qu’est-ce qui survit après la mort ?, Robert Crosbie, C.T. 182)
« Dès que ces idées universelles sont comprises, et en partie réalisées, toute crainte nous quitte aussitôt. Aucun changement, aucune mort, aucune chose, présente ou future, ne peut plus nous affecter. Nous faisons face aux circonstances au fur et à mesure qu’elles se présentent, en faisant notre possible, et laissons d’autres circonstances leur succéder. Nous traversons la vie, loin d’être malheureux, et parfaitement capables de jouir de tous les plaisirs et joies de la vie – tout ce dont vivent, ou espèrent vivre, les autres hommes. Nous évoluons parmi nos compagnons, en comprenant toutes les expériences qu’ils traversent, en goûtant leurs joies, et leurs peines, quand ils en ont, en restant cependant nous-mêmes, exempts de toute joie ou peine. À ce stade, notre sens de la moralité se fonde sur la nature humaine. On considère alors tout être comme appartenant à la même espèce que soi, la seule différence résidant dans le niveau de compréhension. Il ne peut plus y avoir en nous que tolérance et compassion, car nous comprenons alors que nous ne pouvons juger les autres dans leurs luttes ; nous ne pouvons prétendre reconnaître le bien dans tel cas, ni le mal dans tel autre ; nous savons que le bien et le mal sont entièrement relatifs chez des hommes qui ne perçoivent absolument pas la Réalité ; nous réalisons que la meilleure chose qu’il soit possible de faire pour quelqu’un consiste à l’aider à se comprendre lui-même, afin qu’il puisse atteindre le niveau de perception, de connaissance et de pouvoir qui, en réalité, lui revient, mais qu’il lui faut encore réaliser. »
« Aucun homme, à moins d'être un sage ou un véritable voyant, ne peut juger le karma d'un autre. Ainsi, bien que chacun reçoive tout ce qui lui est dû, les apparences peuvent tromper, et le fait de naître dans la pauvreté, ou d'avoir à subir de dures épreuves, n'indique pas toujours une punition pour un mauvais karma, car il arrive continuellement que des Ego s'incarnent dans des milieux sans fortune où ils sont amenés à éprouver difficultés et épreuves qui visent à la discipline de l'Ego, et se soldent par un gain de courage, grandeur d'âme et sympathie. »
Ne désirez ni la notoriété, ni la renommée, ni la richesse. Inconnus, vous vivez retirés. Sans renommée, vous n'êtes pas troubles dans votre retraite et vous pouvez parcourir le vaste monde en accomplissant votre devoir, comme il s'impose à vous, sans être reconnu.
Souvenez-vous de ces paroles : « Tu peux chercher le silence dans le tumulte, la solitude dans la compagnie des hommes, la lumière dans les ténèbres, l'oubli dans les contraintes, l'énergie dans le découragement, le courage dans la peur, la résistance dans la tentation, la paix dans la guerre et la quiétude dans les tribulations. »
(Méditations sur le sentier du vrai théosophe, W.Q. Judge, C.T. 2)
Il n'y a pas d'oisiveté pour le Mystique. Dans sa vie journalière, il peut lui arriver d'avoir à affronter les plus âpres et les plus dures des tâches et des épreuves du monde, et cependant il va son chemin le sourire aux lèvres et la joie au cœur ; il ne devient pas sensible au point de ne pouvoir supporter de s'associer avec ses semblables, ni si extrêmement spirituel qu'il en oublie qu'un autre est peut-être en train de mourir de faim.
Méditations sur le sentier du vrai théosophe (Cahier Théosophique n° 2)
« Le plus grand danger enveloppant l'aspirant en probation qui s'efforce d'entendre provient de sa nature psychique — non pas des vices ordinaires, mais des vertus exagérées qui à son insu deviennent des vices grossiers intellectuels et mêmes spirituels. Ces vices prennent forme et se moulent dans une substance aussi dure que le fer, très difficile ou presque impossible à briser. Il est donc plus sûr de ne pas laisser nos faiblesses devenir des vices, et de ne pas laisser nos vices se concrétiser et prendre forme. Efforcez-vous de vous impersonnaliser — c'est là la Voie de la Vertu. Seuls entendent la voix des Maîtres « ceux dont les oreilles ne sont plus réceptives aux sons qui affectent la vie personnelle ». »
(La discipline de l'oreille, B.P. Wadia, C.T. 118)
« Laissez-moi vous dire une chose que JE SAIS : seul, le sentiment de vraie fraternité, d'amour véritable envers l'humanité, éveillé et vivant dans l'âme de quelqu'un d'assez fort pour endiguer cette marée peut nous tirer d'affaire. Car l'AMOUR et la CONFIANCE sont les seules armes capables de vaincre les ennemis RÉELS contre lesquels doit se battre le véritable théosophe. Si moi, ou vous, entrons dans cette bataille par orgueil, par impulsion personnelle, par désir de maintenir notre position face au monde, ou pour toute autre raison que les motifs les plus purs, nous échouerons. Ainsi donc, sondons notre âme en profondeur et examinons les choses comme nous ne l'avions jamais fait auparavant : voyons s'il y a bien en nous la réalité de cette fraternité que nous prêchons et que nous sommes censés représenter. »