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Le symbolisme du Soleil

Qu’est ce que la Vérité ? (C.T. 31) (Extrait)

Dans chaque âge il y eut des Sages, qui, ayant contacté l'absolu, ne pouvaient toutefois enseigner que des vérités relatives. Car nul encore, né d'une femme mortelle en notre race, n'a ou n'aurait pu révéler la vérité finale et totale à un autre homme; car chacun de nous doit trouver pour lui-même cette connaissance finale en lui-même. Puisque deux entités mentales ne peuvent être absolument semblables, chacune doit recevoir l'illumination suprême à travers son propre canal, selon ses capacités, et ne venant d'aucune lumière humaine. Le plus grand adepte vivant ne peut révéler de la Vérité Universelle que ce que le mental qu'il influence en peut assimiler, et rien de plus. Tot homines, quot sententiæ est une vérité immortelle. Le soleil est "un" mais il a d'innombrables rayons; et les effets qu'ils produisent sont ou bienfaisants ou malfaisants, d'après la nature et la constitution des objets sur lesquels ils luisent. La polarité est universelle, mais le polarisateur réside en notre propre conscience. Dans la mesure où notre conscience se rapproche de la vérité absolue, nous, les hommes, l'assimilons plus ou moins parfaitement. Mais d'autre part, la conscience n'est que le tournesol de la terre. Aspirant après les chauds rayons, la plante ne peut se diriger que vers le soleil, tournant en rond suivant la course de l'astre inaccessible ; ses racines le rivent au sol et f la moitié de sa vie se passe dans l'ombre....

Toutefois nous pouvons tous atteindre dans un sens relatif le Soleil de Vérité, même sur cette terre, et assimiler ses rayons les plus chauds et les plus directs, si différents qu'ils puissent être après leur long voyage à travers les particules physiques de l'espace. Pour réaliser ceci, il y a deux méthodes. Sur le plan physique, nous pouvons faire usage de notre polariscope et, analysant les propriétés de chaque rayon, choisir le plus pur. Sur le plan de la spiritualité, nous devons travailler avec ferveur au développement de notre nature supérieure, si nous voulons atteindre au Soleil de Vérité. Nous savons qu'en paralysant graduellement en nous les désirs de la personnalité intérieure, étouffant de la sorte la voix du mental purement physiologique — ce mental qui dépend du cerveau organique, son médium ou véhicule, et en est inséparable — l'homme animal en nous, fait place au spirituel; et dès qu'il est éveillé de son état latent, les sens et perceptions spirituels les plus hauts grandissent en nous, et se développent pari passu avec "l'homme divin". C'est ce que les grands adeptes, les Yogis de l'Orient et les Mystiques de l'Occident ont toujours fait, et font encore.

 

Notre soleil et le vrai Soleil (1) (Revue Théosophie, III, 7)

Si nous considérons combien l’on connaît peu de chose au sujet du soleil, de notre système, nous ne nous étonnerons pas qu’il en soit encore plus ainsi du vrai soleil. La science se moque naturellement du « vrai soleil » du mystique, car elle n’en voit point d’autre que celui qui brille dans le ciel. Les savants prétendent au moins connaître celui-ci, car il se lève et se couche chaque jour, et peut-être plus ou moins observé lors des éclipses, et lorsque des tâches s’y manifestent, et avec leur audace habituelle, les astronomes du dix-neuvième siècle disent quantité de choses qu’ils ne savent pas sur cet astre puissant, et relèguent les idées anciennes à son sujet, dans les limbes de la superstition stupide. Ce n’est certes pas aux écoles modernes que je m’adresserais pour m’instruire sur ce point, car selon moi, et si présomptueux que cela puisse paraître, elles ne connaissent pas grand-chose de la Lune ni du Soleil.

On n’est pas encore arrivé à décider si le soleil rejette de la chaleur (2). D’une part, on affirme qu’il en rejette ; d’autre part, que la chaleur provient de la combinaison des forces du soleil avec les éléments sur terre et autour d’elle. Ceci paraît être vrai pour le mystique. Une autre différence d’opinion existant parmi les astronomes modernes, a trait à la distance qui nous sépare du soleil, opinion qui laisse perplexe le pauvre mystique. Même au sujet des taches de notre luminaire, tout est conjecture de nos jours. On admet comme une simple hypothèse, qu’il peut y avoir un rapport entre ces taches et les troubles électriques sur terre. Il y a quelques années, Nasmyth découvrit (3) des objets (ou des changements) sur la photosphère, qu’il appela « feuille de saule », de 1.000 milles de long et 300 milles de large, qui se déplaçaient et paraissaient être nombreux. Mais qu’est-ce en réalité ? Personne ne le sait. La science ne peut rien nous apprendre de plus qu’un mortel ordinaire usant d’un bon télescope. Quant à savoir si ces « feuilles de saule » ont aucun rapport avec les taches, ou avec les perturbations terrestres, nul ne le sait. Pour résumer, disons-donc que nos hommes de science savent très peu de choses de notre soleil visible. Tôt ou tard, ils découvriront certaines choses, comme par exemple d’autres effets des taches solaires que les simples perturbations électriques, la signification réelle de ces taches, la signification de la couleur particulière du soleil observée à certains moments – comme il y a quelques années – couleur attribuée à des « poussières cosmiques », faute d’une meilleure explication pour voiler l’ignorance ; et encore quelques autres questions intéressantes.

Mais nous disons que le soleil qu’ils ont examiné, n’est pas le soleil réel, n’est même pas du tout le soleil, car ce n’est qu’une simple apparence, une réflexion d’une partie du vrai soleil. Et vraiment, certains astronomes modernes supportent cette façon de voir, car ils commencent à admettre que notre système solaire tout entier se meut autour d’un centre lointain non déterminé, si puissant qu’il attire notre globe solaire, et entraîne ainsi le système solaire tout entier avec lui. Mais ils ne savent pas si ce centre inconnu est un soleil. Ils supposent que c’en est un, mais affirment seulement que c’est un centre d’attraction pour nous. Il se peut que ce soit simplement un corps plus vaste, ou un centre plus puissant d’énergie que le soleil, et lui-même tourne peut-être autour d’un centre plus lointain et plus puissant encore. Dans cette question, les télescopes modernes et les calculs se montrent aussitôt impuissants, car ils arrivent bientôt à une limite dans le champ étoilé, où tout semble rester stationnaire parce que, par suite des distances immenses, il n’y a pas moyen d’arriver à une conclusion. Il se peut que tous ces globes lointains soient en mouvement, et par suite on ne peut dire où se trouve le centre réel. Votre astronome admettra que même les constellations du Zodiaque, immuables depuis des âges, peuvent en vérité se mouvoir, mais à des distances si effrayantes que pour nous elles semblent immobiles.

Mon but toutefois est d’attirer votre attention sur la doctrine qu’il existe un soleil réel, dont le nôtre n’est qu’une réflexion, et que dans ce soleil véritable, gît une source d’énergie et d’aide spirituelles, exactement comme notre astre lumineux contient l’origine de notre vie physique et du mouvement matériel. Il est inutile d’essayer de deviner pour l’instant, laquelle des étoiles du ciel pourrait être le soleil réel, car je tends à croire que ce n’en est aucune, puisque, comme je l’ai dit précédemment, un centre physique d’attraction ne peut être que d’un degré plus élevé que le nôtre, et doit être le serviteur d’un centre plus éloigné encore. Nous devons passer par tous les degrés successifs, et il n’est pas en notre pouvoir de sauter un anneau dans la chaîne qui mène au point le plus haut.

Notre soleil est donc, pour nous, le symbole du vrai soleil qu’il reflète, et en méditant sur la lumière suprême du soleil réel, nous recevrons de l’aide dans notre lutte pour assister l’humanité. Notre soleil physique est du domaine physique, non du métaphysique, mais le soleil véritable luit en nous. L’astre du jour conserve et soutient l’économie animale ; le vrai soleil pénètre en nous par son intermédiaire dans notre nature. Nous devrions donc diriger notre pensée vers ce soleil réel, et préparer le sol intérieur à son influence, comme nous préparons le terrain physique à recevoir les rayons vivifiants du Roi du Jour.

                                                                                     MARTTANDA

 

Notes

(1) Cet article fut publié pour la première fois par M. Judge dans le Path de février1890.

(2) Il existe une différence d’évaluation de la chaleur du soleil entre de grands savant comme Newton, Secchi, Pouillet, Spaeren, Rosetti et d’autres, car Pouillet parle de 1.461° et Waterson de 9.000.000°, soit un écart de 8.998.600°.

(3) Voir Source de chaleur dans le Soleil, R. Hunt, M.R.S (Pop. Sc. Rev. Vol. IV. p. 148).

 

 

Un commentaire sur LA GAYATRI (1) (C.T. 94)

Dévoile, O Toi qui soutiens l'Univers, de qui tout procède, à qui tout doit retourner, cette face du Vrai Soleil que cache maintenant un vase de lumière d'or, afin que nous puissions voir la vérité, et remplir tout notre devoir pendant notre voyage vers ton centre sacré.

LA GAYATRI

J'ai adopté la traduction ci-dessus, qui rend admirablement bien le sens de ce verset. Qu'est-ce que la Gayatri ? C'est le verset sacré des Hindous qui commence par Om, leur mot et leur lettre sacrés. Les premiers mots sont : Om, Bhur Bhurvah !

Le premier mot renferme l'affirmation des trois périodes d'un Manvantara et les trois pouvoirs de ce grand Etre qui seul Est. C'est le commencement, le milieu et la fin d'un manvantara, et les trois pouvoirs de la Création (ou manifestation) de la Préservation (ou continuation), et de la Destruction. Les trois premiers mots: Om, Bhur, Bhurvah, attirent l'attention sur les trois mondes et les désignent. Le vers tout entier est une aspiration dans le sens le plus élevé. Tout Brahmane, lors de son initiation, reçoit des instructions supplémentaires au sujet de ce verset, mais excusez-moi de ne pouvoir les donner, car je ne puis l'expliquer que de la façon dont j'en ai été moi-même instruit.

Dévoile est le cri de l'homme qui est décidé à connaître la vérité et qui perçoit que quelque chose la lui dérobe. Elle est cachée par ses effets Karmiques qui l'ont placé dans un état où son cerveau et ses désirs sont trop puissants pour que son soi supérieur puisse les traverser, aussi longtemps qu'il reste insouciant et ignorant. Ce cri ne s'adresse pas à un dieu fait par l'homme, faisant preuve de partialité, de passion et ayant des attributs, mais au Soi supérieur qui voit en secret et mène à la lumière. Il est dirigé vers ce qui constitue la base et le soutien de l'Univers et qui n'est rien d'autre que le Soi de chaque homme qui se tient comme un oiseau sur un arbre, regardant, tandis qu'un autre mange le fruit.

C'est de cela que procède la manifestation de tout l'Univers. Les anciens prétendaient que tout existait en réalité uniquement dans l'idée, et c'est pourquoi on enseignait au Yogi pratiquant, chose qu'il découvrait bientôt par lui-même, que le soleil, la lune et les étoiles étaient en lui, et tant qu'il ne l'avait pas appris, il ne pouvait avancer. Cette doctrine est très ancienne, et elle est acceptée de nos jours par beaucoup de penseurs modernes. Car ils s'aperçoivent en raisonnant, qu'aucun objet ne pénètre dans l'œil, et soit que nous percevions par la vue, par le toucher ou par tout autres sens, les objets n'existent jamais qu'en idée. Autrefois, on le démontrait de deux manières. D'abord, en montrant au disciple l'interpénétration réelle de deux mondes. Ainsi, tandis que nous vivons ici parmi ces choses que nous appelons objectives, d'autres êtres vivent de même en nous et parmi nous, comme aussi dans nos objets, y poursuivant leur tâche, percevant les objets de leur plan comme objectifs, et tout à fait inconscients de notre présence et de nos objets qui nous paraissent si matériels. Ce qui était vrai alors, l'est tout autant maintenant. D'ailleurs, si ce n'était pas exact, l'hypnotisme moderne, la clairvoyance et la clairaudience seraient impossibles. Et l'on démontrait ceci par une seconde méthode similaire aux expériences de mesmérisme et d'hypnotisme, avec cette différence que le sujet était doué du pouvoir de sortir de lui-même et de noter, grâce à une conscience double, son propre état. Si l'on érigeait devant lui une barrière en bois qu'il percevait clairement, et savait être un obstacle pour la vue et le mouvement à l'état normal, lorsqu'il était hypnotisé il ne la voyait plus et percevait tous les objets se trouvant derrière l'obstacle ; et lorsqu'il voulait passer outre, mais était arrêté par une force, il se demandait comment le vide pouvait empêcher son corps d'avancer. C'est une expérience actuelle et ancienne. Elle démontre clairement la nature illusoire de l'objectivité. Celle-ci n'est réelle que d'une façon relative, car le mental ne voit aucun objet, mais seulement leur idée, et il est ainsi conditionné de par sa propre évolution et le restera tant qu'il n'aura pas développé d'autres pouvoirs et d'autres qualités.

La prière exprimée dans les vers: Dévoile la face du Vrai Soleil, fait appel au Soi Supérieur pour qu'il luise en nous et accomplisse son œuvre d'illumination. Ce vers révèle aussi un fait naturel inconnu des modernes, c'est que le soleil que nous voyons n'est pas le vrai soleil, et que la lumière de l'intellect n'est pas le vrai soleil de notre être moral. Nos ancêtres des temps lointains savaient comment tirer du Soleil visible les forces contenues dans le Soleil Réel. Nous l'avons momentanément oublié, parce que notre évolution et notre descente dans l'enfer de la matière pour la rédemption de l'ensemble, ont interposé un écran entre le Soleil et nous. Les Chrétiens disent que Jésus resta aux enfers pendant trois jours. C'est correct, mais ce n'est pas particulier à Jésus. L'humanité fait de même, c'est-à-dire, en langage mystique, que nous devons descendre dans la matière durant trois périodes si immensément longues, qu'on doit attribuer le logarithme d'un jour à chaque période. Ce ne fut pas Napier (2) qui le premier connut les logarithmes; on les enseignait dans les mystères sous leur forme pure, car c'était uniquement grâce à eux qu'on parvenait à établir certains calculs énormes.

Que cache maintenant un vase de Lumière d'Or, c'est-à-dire que la lumière du Soleil Réel, le Soi Supérieur, est cachée par le sang contenu dans le vase du corps mortel. Le sang se présente sous deux aspects, dont on ne parle pas ici, l'un étant une aide à la perception, l'autre étant un obstacle. Par lui, on signifie ici les passions et les désirs, Kama, le soi personnel, la soif de vivre. C'est cela qui nous voile la vraie lumière. Tant que le désir et la personnalité resteront puissants, la lumière sera trouble, et nous prendrons les mots pour la connaissance, et la connaissance pour ce que nous souhaitons connaître et réaliser.

Le but de cette prière, c'est de pouvoir arriver à faire tout notre devoir, après avoir acquis la vérité, tandis que nous progressons dans notre voyage vers ton Centre Sacré. Tel est notre pèlerinage, que nous devons accomplir non pas seul et égoïstement, mais avec l'humanité tout entière. Car le Centre Sacré n'est pas le ciel brahmanique d'Indra, ni le paradis chrétien égoïste, acquis sans mérite, tandis que les méritants souffrent les peines de l'enfer. C'est ce lieu où tous se réunissent, où tous ne font qu'un. C'est là, et alors, que les trois grands sons du premier mot de la prière se fondent en un seul, sans aucun son. Voilà la seule prière véritable, la seule aspiration rédemptrice.

 

Notes

(1) Cet article fut publié pour la première fois par William Q. Judge dans le Path de janvier 1893.

(2) Napier ou NEPER (N. d. T.)

 

 

Le Parasol allégorique (1) (C.T. 156)

Dans les contes bouddhiques, on trouve de multiples références à des parasols. Ainsi, quand il est rapporté que le Bouddha accorda à ses disciples la faculté de percevoir ce qu'ils appelèrent les « Champs des Bouddhas », les myriades de Bouddhas qu'ils virent alors étaient assis sous des arbres et des parasols ornés de pierres précieuses.

Dans la littérature et l'architecture hindoues, il ne manque pas de références à des parasols, ou de représentations de ces objets, tenus au-dessus de certains personnages. Dans un bas-relief de pierre très curieux (et extrêmement ancien) des Sept Pagodes, en Inde, qui figure le combat entre Durga et les démons, le parasol apparaît au-dessus de la tête des Chefs. Ce n'est pas notre intention de porter au pinacle cet article courant et utile, en lui attribuant un rang élevé en occultisme, mais nous souhaitons, en rapport avec lui, présenter, une idée qui possède une certaine valeur pour le véritable étudiant [théosophe].

Dans les Upanishad on lit cette invocation : « Dévoile, O Pushan, le visage du vrai soleil que dissimule à présent un écran d'or ». Ceci renvoie à la croyance de tous les véritables occultistes — depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours — qui tiennent à l'existence d'un « soleil véritable », le luminaire que nous voyons n'étant qu'un soleil secondaire. En termes plus clairs : il existe une influence ou un pouvoir dans le soleil qui peut être utilisé à des fins bénéfiques par le mystique – s'il parvient à s'en saisir — et qui, s'il n'était pas gardé, caché ou obscurci par un écran, serait cause de destruction pour tous ceux qui réussiraient à l'évoquer. Ceci était parfaitement connu dans la Chaldée de jadis, ainsi que par les anciens astronomes chinois ; ces derniers possédaient certains instruments qui leur servaient à concentrer des rayons particuliers de la lumière solaire encore inconnus de la science moderne, et désormais tombés dans l'oubli pour les philosophes du pays des fleurs. En voilà assez en ce qui concerne le soleil que nous voyons, dont la mort probable est calculée par certains aspirants savants qui se plaisent à des considérations absurdes.

Mais il y a le véritable centre dont le soleil dans le ciel est un symbole, et une réflexion partielle. Ce centre, plaçons-le pour l'instant avec les Dhyan Chohan, ou esprits planétaires. Il est omniscient et si intensément puissant que si un disciple engagé dans son combat était introduit soudain en sa présence, sans y être préparé, il en serait consumé, corps et âme. Et ce centre est le but que nous poursuivons tous, et que beaucoup d'entre nous demandent de voir, même au commencement de la race. Cependant, pour notre protection, un écran — ou un parasol – a été interposé entre nous et LUI. Les baleines du parasol sont constituées par les Rishis, ou Adeptes, ou Mahâtmas — les Frères aînés de la race humaine. La poignée se trouve dans la main de chaque homme. Et, bien que cet individu soit relié à l'un de ces Adeptes en particulier, ou soit destiné à le devenir, il peut également recevoir l'influence du véritable centre lui parvenant par la poignée.

La lumière, la vie, la connaissance et le pouvoir qui tombent sur cet écran se répandent en d'innombrables courants qui, en dessous, pénètrent la masse entière des hommes — qu'ils soient étudiants [de la Théosophie] ou non. A mesure que le disciple s'efforce de s'élever, il commence à se séparer de cette grande masse des êtres humains, et se met, d'une façon plus ou moins marquée, en rapport avec les baleines du parasol. De même que les filets d'eau ruissellent au bout des baleines de nos parapluies, de même les influences spirituelles se déversent du monde des Adeptes qui forment l'armature de l'écran protecteur, sans lequel la pauvre humanité serait détruite par le flamboiement qui rayonne du monde spirituel.

 

Notes

(1) Traduction d'un article de W.Q. Judge (sous la signature William Brehon) publié en février 1890, dans la revue The Path, sous le titre : "The Allegorical Umbrella". (N.D.T.)

 

 

Conversations sur l'Occultisme (C.T. 23) (extrait)

E. — Pouvez-vous nous citer, du point de vue de l'occultisme, quelques-unes des relations entre le soleil d'une part, l’homme et la nature d'autre part?

 

S. — II y en a beaucoup et toutes sont importantes. Mais je voudrais d'abord attirer votre attention sur la plus importante et la plus compréhensible. Le soleil est le centre de notre système solaire et, dans ce système, toutes les forces vitales sont transmises par son intermédiaire; mais il ne fait que réfléchir les forces en provenance d'un point de l'espace qui est le véritable centre. Non seulement la vie mais bien d'autres forces encore, essentiellement spirituelles, nous parviennent par l'intermédiaire de ce point focal qu'est le soleil. On ne devrait donc pas le considérer uniquement comme une source de lumière pour nos yeux; il devrait être pour le mental un sujet de réflexion. Il est, pour notre univers, ce que le Soi Supérieur est pour l'homme. Il est l'âme centrale d'un monde où évoluent ses six satellites, comme le Soi supérieur est le centre par rapport aux six principes de l'homme. Ainsi, les six principes de l'homme reçoivent-ils de lui de nombreuses énergies spirituelles. L'homme devrait donc penser au soleil et non pas seulement le contempler. Les phénomènes matériels tels que la lumière, la chaleur, la gravitation, liés au soleil, sont produits par lui d'une façon naturelle et continueront à l'être, mais l'homme, qui dispose du libre-arbitre, doit s'astreindre à méditer sur le soleil s'il veut retirer tout le bénéfice que seul l'effort volontaire de sa pensée peut entraîner.

 

E. — Pouvez-vous donner d'autres idées à ce sujet?

 

S. — Nous restons au soleil pour nous chauffer ou profiter des effets de son rayonnement sur le corps physique. Mais si, en même temps, nous pensons aussi à lui comme à l'astre du ciel et à ce que peut être sa véritable nature, nous attirons ainsi certaines de ses énergies qui autrement n'auraient eu aucun effet sur nous. Ceci peut être pratiqué même si des nuages obscurcissent le ciel: un certain bienfait en résultera. De temps à autre, ceux qui sont d'un naturel mystique, qu'ils soient instruits ou ignorants, découvrent ceci pour leur usage personnel et souvent le mettent en pratique. Mais, comme vous le voyez, tout ceci dépend du mental.

 

 

Coups de Soleil, (Revue Théosophie, XII, 7)

L’HÉLIOTHÉRAPIE est de plus en plus à la mode. Partout où les rayons du soleil irradient leur puissance – sur les plages à mode, en montagne, dans les solariums installés d’après les plus récentes découvertes de la science – partout c’est à qui offrira son corps nu aux baisers brûlants de l’astre du jour. Mais, cette mode ne va pas sans inconvénients. On a constaté que du plaisir à voir brunir son épiderme peut en découler de graves maladies. Les médecins eux-mêmes avertissent leur clientèle des dangers des coups de soleil et préconisent une grande prudence dans l’amour immodéré des brûlures solaires. A cet effet, des règles très strictes ont été établies, permettant une héliothérapie saine, sans aucun des dangers signalés plus haut.

Dans un autre domaine, il semble qu’il y a une autre course effrénée vers une sorte d’héliothérapie occulte qui promet monts et merveilles à ceux qui veulent en devenir les pratiquants assidus. Elle se pare du mot pompeux de Magie ! Des professeurs d’occultisme, des docteurs ès Magie, des astrologues, des mages, des médecins d’âme (!), ouvrent des cabinets de consultations et, moyennant, bien entendu, une certaine somme d’argent, vous promettent de devenir des prometteurs du ciel, de pénétrer dans les arcanes mystérieux de la nature, ou par des philtres savants et compliqués vous donner l’amour d’un cœur récalcitrant ! Et de bonnes gens courent vers ces fallacieuses et hallucinantes promesses, dans l’espoir de voir disparaître tous leurs maux et devenir, à leur tour, les possesseurs de secrets redoutables. C’est l’éternelle histoire, l’éternelle duperie ! Les assoiffés de mystère ne se doutent pas, les malheureux, qu’en se précipitant, tête baissée, vers ces dangereux mirages, ils risquent des coups de soleil infiniment plus graves que ceux qui brûlent leur corps. Ils risquent tout simplement d’y perdre leur raison et d’y contracter des maladies psychiques terribles. Comme le disait Mme H.P. Blavatsky : le psychisme, c’est le grand danger du siècle.

Mais il y a dans notre vie psychologique, une autre sorte de coups de soleil. Ce sont des coups de soleil intérieurs, plus subtils et non moins graves. Ce sont ceux dont nous voulons parler ici.

On a souvent répété dans les anciennes Ecritures du monde, que le sentier qui conduit à la vie est difficile à parcourir. Les obstacles qu’on y trouve sont ceux que nous y avons mis nous-mêmes. Ils viennent toujours de notre personnalité inférieure. Quand nous avons résolu de vivre la vie spirituelle, nous ne nous rendons pas souvent compte que cette résolution va ouvrir une ère de difficultés. Au début, oh ! Tout semble facile, merveilleux. Nous nous nous croyons déjà des êtres extraordinaires, parce que nous donnons des conférences, écrivons des livres, ou que nous époussetons une salle de travail, avec, il est vrai, un esprit d’humilité, car nous avons appris que ce qui importe le plus n’est pas tant ce que nous faisons, mais la façon dont nous accomplissons notre tâche. Après quelques mois de régime intensif de purification, d’une discipline que nous nous appliquons volontairement, nous sommes étonnés de voir qu’après tout, d’autres accomplissent leur tâche mieux que nous, et…nous en éprouvons du dépit. Premier coup de soleil !

Cependant, avec une énergie nouvelle et louable, nous reconnaissons notre erreur et nous nous remettons à l’œuvre. Les occasions de travail dans le champ de la pensée théosophique ne manquent pas aux vrais travailleurs. Mais il arrive que les uns sont timides, les autres hardis. Les derniers pensent qu’ils sont très capables de donner des conférences ou de répondre aux questions. Les premiers ont peur de l’opinion des amis et n’osent même pas poser de questions en public. Tous ces sentiments contraires, qui viennent souvent d’excellents motifs, peuvent provoquer des échecs d’une façon ou d’une autre. Et ceux qui n’ont pas réussi à franchir ces premières difficultés se sentent découragés. Encore un coup de soleil ! Qui peut en amener un autre très grave : celui de critiquer ceux qui font le travail ou de faire des comparaisons désobligeantes entre les travailleurs. Ces personnes qui agissent ainsi ne se demandent même pas comment elles agiraient si on leur demandait de faire le même travail ! C’est l’éternelle histoire de la paille et de la poutre.

Il y a d’autres étudiants qui, comme les dévots d’une église, mettent toute leur confiance, leur espoir en un autre étudiant. Mais, si un jour cet étudiant qu’on admire laisse percer une faiblesse quelconque ou contrecarre l’idée d’un de ses admirateurs (ou admiratrices, ce qui est plus grave !) immédiatement, c’est la chute de l’être « glorifié ». La confiance est perdue et une grande tristesse s’élève. C’est un coup de soleil bien dur pour ces étudiants qui n’ont pas eu la sagesse de s’attacher plus aux enseignements qu’aux instructeurs. Ils sont allés de l’instructeur à l’enseignement, au lieu d’aller de l’enseignement à l’instructeur.

Ainsi sur le sentier de la vie spirituelle, bien des coups de soleil nous attendent tous, sans exception. Nous pourrions en citer bien d’autres. Nous voulons terminer cependant cet article, en citant celui qui peut occasionner les plus grands ravages dans une âme.

Il est infiniment douloureux. C’est la lassitude qui, à certains moments, s’empare des âmes les mieux trempées. Après des années d’efforts se confirment, pour certains, ces lignes de La Voix du Silence : » Le chant d’espoir sonne plus faiblement dans son cœur.» C’est la grande épreuve qui se dresse sur le sentier de tout être noble et courageux qui fait l’effort de se hisser des ténèbres vers la lumière. Une lassitude mortelle envahit tout l’être. Il semble que nous n’avançons plus, que nous ne faisons plus de progrès dans notre vie intérieure. Tout nous paraît difficile. Les belles vertus que nous croyions avoir conquises semblent être des fruits de la Mer Morte. Elles se changent en cendres quand nous les touchons du regard. Dans toutes les grandes Ecoles de la Vie Spirituelle, aux Indes, en Grèce, etc., les Instructeurs Spirituels ont mis en garde les néophytes contre cette épreuve. Même dans les cloîtres d’Occident, ceux qui étaient expert dans l’art de conduire les âmes vers une vie supérieure faite de renoncements avertissaient leurs novices du danger de ces heures noires où s’étiolent les plus belles énergies, où tout paraît fade et morose. Dans la mystique chrétienne, on a donné à cet état les noms de : sécheresse d’âme, aridité spirituelle. En effet, tout est aride, tout est sec à l’intérieur. Tout effort vers le bien est douloureux et semble impossible. Les mystiques de toutes les contrées, qui ont traversé ces luttes, ont décrit les combats redoutables qu’ils avaient à surmonter pour ne pas perdre le peu qu’ils avaient gagné au cours des années écoulées. Et ils connaissent bien cet axiome occulte si important : « ne pas avancer c’est reculer ».

W.Q. Judge, dans son beau livre si utile pour tous les réels étudiants, Lettres qui m’ont aidé, dit avec raison : « La tristesse est sur le chemin du véritable étudiant. » Mais il a soin d’ajouter : « La joie et l’espérance s’y trouvent aussi ». C’est juste, la joie et l’espérance sont toujours là, en nous, même dans la tristesse la plus grande, exactement comme le soleil luit au-dessus des nuages de tristesse qui viennent, en définitive, de notre être personnel et inférieur. W.Q. Judge, comme tout chercheur profond qui a beaucoup souffert intérieurement, en analysant ces sentiments de dépression, ne peut s’empêcher de penser à Ceux qui se sont élevés sur la route désolée de la vie, à ces Maîtres, ces Grandes Ames qui ont traversé des épreuves terribles qui dépassent toute compréhension. Il dit : « Comme nous, les Maîtres ont pleuré, quoiqu’Ils ne pleurent plus à présent. L’un d’Eux écrivait, il y a quelques années : « Vous imaginez-vous que nous n’avons point passé par des épreuves bien plus pénibles que celles qui vous affligent maintenant ? » Le Maître semble souvent nous rejeter et cacher sa face (spirituelle) pour obliger le disciple à faire un effort. Sur toutes les portes, sur tous les murs du Temple est écrit le mot : ESSAYE » (Lettres qui m’ont aidé).

Essayer. C’est bien là le mot nécessaire dans cette épreuve. Essayer de passer quand même ! Bien des larmes secrètes sont versées, sans doute. Les cheveux blanchissent peut-être ! Qu’importe ! Si, après toute l’angoisse traversée, le sourire de l’âme réapparaît pour aider et réconforter d’autres âmes dans la détresse. Ceci vaut bien cela.

Dans la vie spirituelle, les coups de soleil sont inévitables. De même que sur les plages on étend certains onguents ou huiles qui nous préservera des brûlures de la personnalité inférieure. C’est vous qui l’avez deviné, l’huile de la sagesse. Elle consiste dans l’attitude que conseillait notre Seigneur Gautama le Bouddha, à Ses disciples :

« Celui qui se complaît dans les plaisirs matériels, et dont les sens sont insoumis ; qui est immodéré dans sa nourriture, paresseux, inactif ; celui-là, en vérité, est renversé par Mâra (le Mal) comme l’est un faible arbuste par le vent. »

« Contre celui qui ne vit point pour les seuls plaisirs et dont les sens sont soumis à la raison, qui est modéré dans sa nourriture, plein de foi et persévérant, contre celui-là, vraiment, Mâra ne peut davantage que ne peut le vent contre un rocher ».

« Est indigne de porter la robe jaune, celui qui n’est point purifié de ses souillures, qui manque de modération et de loyauté. »

« Mais celui qui s’est purifié, qui est resté ferme dans la vertu, qui a le contrôle de soi-même et qui cultive la tempérance et la vérité ; celui-là est vraiment digne de porter la robe jaune. »

« Si un homme parle beaucoup de la Doctrine mais n’agit pas en conséquence, il est à peine meilleur que le vacher qui sait seulement compter le bétail des autres. Il n’est pas un disciple du Béni. »

« Si un homme parle peu de la Doctrine cependant en pratique les préceptes, rejetant toute convoitise, toute haine et toute illusion ; s’il possède la vraie connaissance et le mental totalement affranchi de tous liens, s’il n’est attaché à rien de ce monde ou de n’importe quel autre ; celui-là  est un disciple du Béni » .

L’héliothérapie spirituelle demande l’huile de la sagesse. Puissions-nous oindre nos sentiment personnels de cette huile divine que nous recommande le Béni ! Sans elle, gare aux coups de soleil ! Ils sont souvent très dangereux.

                                                                                            KRISHNA DASA.

 

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