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Octobre 1964 à décembre 1964

Octobre 1965

[Comment devenir de meilleurs orateurs  –  dévotion aux  Maîtres et à notre propre Régent Intérieur – protéger  notre soi et aider les autres.]

         Il n’y aura aucune difficulté pour ce qui est de devenir de meilleurs orateurs en suivant la bonne manière de se préparer. Ce qui est nécessaire, ce n’est pas de posséder un grand savoir ni de recourir de façon savante à certaines phrases et expressions ; c’est surtout de présenter simplement de grandes idées. Cela vient naturellement à celui qui commence à se soucier de son équipement mental. Il nous faut rejeter de notre mental et de notre cerveau les vieilles notions qui ne s’adaptent pas exactement à nos enseignements et principes Théosophiques. Une fois cela accompli, la dévotion fait le reste du travail – la dévotion non  seulement aux Maîtres et à notre propre Régent Intérieur, mais aussi, dans un sens très réel, tournée vers nos semblables, et à leur service. Les gens de notre public sont composés de germes vivants et c’est seulement par notre cœur qu’il nous est possible d’établir le contact avec leurs cœurs. Voilà qui est essentiel pour notre travail de plate-forme. Pour ce qui est de plus larges publics, je ne m’en soucie pas. Si une douzaine de personnes peuvent amener à la Théosophie une autre douzaine, ils auront accompli la tâche. Je crois que la Théosophie gagne réellement par la méthode de la boule de neige. Le temps est venu pour nous de penser davantage à l’attitude intérieure et au développement intérieur pour le bien de la civilisation actuelle et de la pauvre humanité.

         Ce serait une aide considérable pour vous de faire une étude comparée des six premières pages de La Voix du Silence, des quatre règles non numérotées de La Lumière sur le Sentier et du second chapitre de la Gîtâ. En faisant cela, vous trouverez que tous ces passages proposent le premier exercice pour le probationnaire.

         Nous sommes dans un cycle d’épreuves pour la personnalité, qui se présentent de partout et d’étranges façons. Mais la confiance et le contrôle de soi, la générosité en pensée et en parole ont l’effet de protéger notre soi et d’aider les autres.

         Notre Travail est notre Travail : d’une côte à l’autre et d’un pays à l’autre, nous tous qui appartenons à la Grande Armée de la Voix sommes en union – que nous en soyons conscients dans notre cerveau ou non. Mais, si l’incarnation terrestre est une nécessité de l’évolution et est intégrée dans le cours de celle-ci, le fait que nous nous connaissions mutuellement sur le plan physique est également une nécessité Théosophique. Les mêmes sentiments font palpiter nos cœurs, les mêmes pensées dynamisent nos cerveaux et, si des mots audibles ou lisibles nous unissent par ailleurs tous dans notre tentative, nous devrions entreprendre de rendre service aux autres. Et ainsi, avec cela, se joignent des expressions de reconnaissance pour l’aide apportée au Mouvement dans le passé, d’espérances pour ce qui est à venir et de salutation, de souhaits et d’amour cordial pour le jour et l’année.

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Novembre 1965

[La Voie ascendante conduisant à la Vie Intérieure de Sagesse et de Service – nous appartenons à une seule Grande Famille – nous apprenons tout en enseignant – éléments de référence sur les animaux – Noël, occasion de cultiver chaleur et amour – l’aisance dans les manières est nécessaire dans tout le travail théosophique.]

         Chaque travailleur pour la Théosophie est un aspirant et, tôt ou tard, chaque aspirant cherche à découvrir la Voie Ascendante conduisant à la Vie Intérieure de Sagesse et de Service, de Sainteté et de Sacrifice. Nous appartenons à une seule Grande Famille, et moi qui ai travaillé dans et pour celle-ci depuis plus d’un demi-siècle, je m’adresse à vous avec mes remerciements pour toute l’aide apportée dans le passé à notre Cause, et mes espérances pour votre avenir.

         Dans notre petite armée de « Soldats favorisés du sort » [cf. Gîtâ II, 32], chaque âme occupe une place vitale, et par là même, vous avez raison de dire que vous avez un devoir particulièrement élevé à accomplir à -----.  Nous sommes un petit groupe mais nous avons la Foi liée à la Connaissance, et notre Royaume est le plus ancien et le plus honorable. Aussi est-ce une grande joie pour moi de trouver en vous une nouvelle recrue vouée à aider, un nouveau collègue.

         La Théosophie a un double aspect : métaphysique et moral. Appartiennent au 1^er aspect la Trinité Espace-Temps-Mouvement, Rondes et Races, etc… et, au second, Réincarnation, Karma, Cycles. Mais pouvons-nous seulement faire avec l’un sans l’autre ? Un oiseau ne peut s’élever bien haut sur une seule aile !

         La Théosophie, il est vrai, répond à chaque problème et cela nous donne non seulement confiance mais aussi pouvoir. Nous devons avoir l’humilité de chercher, la patience d’appliquer ce que nous apprenons et de croître comme croît la fleur. Ainsi donc, ne soyez pas timide : un courage tranquille, c’est le calme lui-même. Ce qu’il nous faut, c’est un calme courage pour affronter nos problèmes, et de l’amour, de la sympathie pour ceux des autres.

         Vous faites allusion à votre connaissance limitée et à votre travail de préparation pour vos exposés ; nous apprenons tout en enseignant et, à mesure que nous donnons des conférences et écrivons des articles, notre connaissance grandit : apprendre et enseigner constituent un seul processus et, lorsque le service des Maîtres est votre motif, un aspect du sacrifice entre en jeu. La préparation d’une conférence quelconque devrait impliquer deux aspects : (1) la collecte des idées et de la substance avec leur arrangement ; (2) l’effort intérieur de calmer le mental et de dynamiser le cœur, en pensant aux Grands Êtres Bénis et Saints. Mettez cela toujours en pratique.

         Pour votre conférence sur les animaux et Karma, vous trouverez quelques pensées utiles dans l’article de W.Q. Judge qui traite des réactions karmiques entre humains et animaux : « La Loi Morale de Compensation » [Cahier Théosophique n° 145] ; à consulter aussi : « Applications universelles de la Doctrine » [Cahier Théosophique n° 75] et puis l’article de H.P.B. : « Les Animaux ont-ils une Âme ? » [Cahier Théosophique n° 170-1]. Regardez aussi, je vous prie, « Pourquoi les Animaux souffrent-ils ? publié dans le vol. XIV de la même revue The Theosophical Movement. Mais je vous ai donné bien trop de références pour un court exposé ; toutefois cela pourra servir non seulement pour cette causerie mais aussi pour d’autres ultérieures.

         Ce que vous dites du Christianisme et de la Théosophie ne manque pas de vigueur. Donnez la vraie Théosophie sans détours. Si, des questions se posent sur le Christianisme, faites bien la distinction entre le Christ et l’Église et vous vous trouverez sur un terrain non seulement sûr mais fécond en ressources, d’où vos éditeurs tireront bénéfice.

         En ce qui concerne votre conférence « Sommes-nous seuls et séparés ? » : C’est un excellent sujet – métaphysiquement, cela renvoie à la doctrine de la Fraternité Universelle (voyez The Heart Doctrine[1]. Moralement, chacun doit se demander : « Suis-je le gardien de mon frère ? » et la réponse est « Oui ». Souvenez-vous de l’histoire du Bon Samaritain. Ce que vous dites est vrai. On devrait faire de Noël l’occasion de cultiver la chaleur et l’amour. Au lieu de tuer la dinde, nous devrions sacrifier notre grossière nature animale et ainsi aimer le règne animal. Au lieu de « plum pudding », nous devrions faire un « pudding » de gracieuseté et de gratitude, d’amour et de joie, et, par-dessus tout, d’aimables paroles rappelant la naissance de l’Âme dans l’Homme. Ce qu’il faut, ce n’est pas l’indépendance, mais l’interdépendance. Il y a, dans La Voix du silence un bon passage qui parle de devenir doux comme la pulpe de la mangue pour les douleurs des autres [pp. 80-1]. Vous trouverez dans l’article de Judge sur « Comment devons-nous nous conduire envers autrui ? » [Cahier Théosophique n° 92] de nombreux bons points. Préparez votre exposé en consacrant du temps à étudier ces choses et d’autres, puis donnez une conférence qui réchauffe le cœur pour aider tout le public.

         Vous avez donné de très bons points dans votre conférence, mais je n’aime pas ce que vous me dites à propos de votre fatigue après la conférence en raison de votre tension. Judge signale que l’aisance dans les manières est nécessaire dans tout le travail Théosophique et que nous ne devrions pas être anxieux ni tendu à son propos. Mais tout cela est matière d’entraînement et je ne doute pas que vous puissiez acquérir le pouvoir en temps utile.

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Décembre 1965

[Il y a deux espèces d’émotions – réflexion au sujet des Juifs -  récits de naissance du Bouddha – le travail de la Loge.]

         Il y a deux espèces d’émotions : celle qui est inférieure et personnelle, et l’autre, supérieure et impersonnelle et donc réellement élevant. En conséquence, la musique se partage également en deux classes. Confucius était un amant de la musique – Beethoven  est effectivement élevant – voir, par exemple, la Sonate au Clair de Lune, la 5^ème Symphonie, etc. La musique jazz est une chose, la musique sacrée et classique en est une autre.

         Il n’a pas été dit grand-chose au sujet des Juifs. Ce qui en est dit se trouve dans Isis Dévoilée et la Doctrine Secrète. Si nous nous souvenons de Karma et de la Réincarnation, et du fait qu’il n’y a pas plus « d’âmes Juives » que d’ « âmes Hollandaises » ou « Hindoues », nous pourrons observer le développement de Karma.

         Pour ce qui est des Jataka Tales [récits de naissance du Bouddha] et le monde des symboles : les Fables ont toujours été un moyen d’exprimer des vérités fondamentales, d’une façon que l’homme ordinaire soit capable de comprendre. Vous pouvez remarquer dans ces récits qu’une différence a été faite entre ceux qui ont trait à des incarnations animales et ceux qui portent sur des incarnations humaines. Dans le premier cas, les récits commencent par cette déclaration : « La vie qui devait devenir le Bouddha… » ; et, dans le second cas, ils s’ouvrent par ces mots « Celui qui devait devenir le Bouddha... ». Peu de gens d’ordinaire saisissent cette différence mais les étudiants de la Théosophie devraient le faire. Certains aspects de notre constitution nous sont venus par le règne animal. Comment autrement auraient pu se construire nos nombreuses qualités ? Les histoires nous aident à réaliser le lien qui existe entre tous les règnes de la Nature et les qualités qui ont eu à se construire. Les animaux, dites-vous, ne sont pas des entités ; mais ils le sont, pour la durée de leur vie et, pendant tout ce temps, a lieu une croissance selon des lignes naturelles.

         La Doctrine Secrète est pour tous, mais chacun en tirera ce qu’il est capable d’en tirer. Aussi, ne vous contentez pas de la lire ou d’essayer de la comprendre du premier coup. Lisez d’abord l’Introduction et le Proem pour vous faire une idée générale. Puis, dans le 1^er volume, lisez à partir de la p. 266 et aussi de la page 272 en continuant dans ce qui suit. Dans le livre I, vous pourrez trouver intéressante la 2^ème partie ; également la section qui commence p. 634 [livre I, 3^ème partie]. Dans le second volume, en partant de la p. 303, ce qui est dit sur Réincarnation et Karma sera d’une bonne étude pour vous. C’est une bonne manière de procéder que de tirer d’un livre quelconque juste ce qui semble apporter un peu d’illumination ; puis doit venir la lutte pour comprendre quelque partie difficile. La vraie connaissance vient lentement mais, à moins de faire l’effort dont nous sommes capables, nous ne pouvons progresser dans la connaissance.

                   Pour en venir au travail de la Loge, vous autres, jeunes amis, devriez vous préparer afin d’alléger la tâche des plus vieux. Je ne suis pas d’accord avec l’idée qu’il y a assez de temps et que, si ce n’est pas maintenant, ce sera dans la prochaine vie que vous pourrez réaliser quelque chose. Il n’y a pas de temps à attendre. Le fait de remettre au lendemain est une démarche très affaiblissante, et elle est tant répandue en Inde que nous nous exposons à être soumis à des forces et pouvoirs étrangers, et à en être asservis. C’est une bonne chose que de désirer améliorer la connaissance de votre propre langue, pour que votre activité sur la plate-forme ainsi que votre correspondance et conversation avec vos gens puissent se révéler créatives et productives dans une plus grande mesure.

Quant aux étudiants de la Théosophie, nous sommes tous d’accord. Dès que nous en venons à la politique, il y a des différences d’opinions. Cela montre le pouvoir qu’a la Théosophie de réunir les êtres [au-delà de ces différences]. Nous devons apprendre à faire un pas de plus – « Puis-je, avec l’aide de la Théosophie, comprendre le point de vue de mon frère avec lequel je diffère sur quelque problème particulier, y compris les problèmes politiques ? ». Mais il faut également avoir un mental libéral et un esprit d’universalisme pour tirer parti pratiquement des enseignements Théosophiques en ce sens.

         Réunir des éléments de connaissance, s’efforcer de la pratiquer dans la vie journalière et souhaiter vivre de façon à pouvoir transmettre aux autres la connaissance de la Théosophie qui satisfait l’âme, et poursuivre l’œuvre des Grands Maîtres et de H.P.B. – telles sont les choses auxquelles nous devons consacrer nos efforts. C’est une charge qui nous est imposée en confiance par le fait de notre intérêt pour la Théosophie, et si nous faisons de la Théosophie un pouvoir vivant dans notre vie, dans une mesure toujours croissante, cette démarche nous apportera sa récompense.

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