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LA VÉRITABLE CLAIRVOYANCE

           

Depuis que le Mouvement Théosophique s’est exprimé ouvertement en 1875, le terme de clairvoyance (le pouvoir de voir clair) est devenu familier à de nombreuses personnes. À la fin du siècle dernier et au début de celui-ci, de nombreux types de clairvoyance ont été observés et expérimentés. La clairvoyance elle-même comporte ses propre développement et possibilités, les divers types de clairvoyance se référant aux divers niveaux de perception de la matière là où rien n’est concrètement visible, et à des événements qui se signalent en un lieu très éloigné de celui où se trouve le voyant. Malheureusement, toutes ces variétés de clairvoyance étaient limitées dans leur champ d’action ; elles n’étaient que partielles.

            Les sociétés de recherche psychologique et psychique ont entrepris de découvrir ce que le pouvoir de clairvoyance peut être ou ne pas être, en prenant pour base le cerveau ou la simple existence physique. Elles recherchent les causes qui ont pu provoquer des effets qui eux-mêmes ont été déclenchés par des causes qui sont inconnues. Par conséquent, leurs recherches sont limitées. Et cependant la clairvoyance en elle-même, indépendamment des moyens d’observation, montre que le pouvoir de voir, d’entendre, de ressentir et de communiquer, quelle que soit la distance, est latent dans l’homme, et que ce pouvoir ne se limite pas à un type particulier de personnes mais concerne également toute l’humanité.

            Il existe une clairvoyance authentique et une véritable école d’occultisme. Les faux voyants et les fausses écoles d’occultisme existent en grand nombre. Toutes les fausses écoles vont dans une direction agréable au mental humain ordinaire – celui qui désire acquérir quelque chose pour lui-même, selon sa propre auto-conception. Il en va de même pour les divers types de clairvoyance : si celui qui s’efforce de trouver ce pouvoir en lui-même désire acquérir quelque chose pour lui-même, la clairvoyance qu’il obtiendra ainsi ne le mettra jamais sur la bonne voie. Rien ne peut vraiment expliquer la clairvoyance, ni faire comprendre ce qu’elle peut être en réalité, si ce n’est une étude de la nature et de l’homme, ou du monde dans lequel il vit, ainsi que celle du système solaire dont notre monde fait partie.

            La clef de la clairvoyance authentique réside dans la nature septuple de l’homme. Il existe sept plans de conscience distincts, sept plans différents de matière, dont le plan physique fait partie. Ces sept plans distincts d’action correspondent aux divers départements de la nature humaine, cependant c’est la même Unité qui opère en chacun d’eux. Par clairvoyance, nous devrions comprendre, en fait, la faculté de voir clairement dans chacun de ces sept départements de la nature humaine, sans en exclure aucun. Toute autre clairvoyance partielle ne peut nous valoir que de piètres résultats, et en aucun cas une connaissance valable.

            Nombreux sont ceux qui ont “médité afin de progresser” et tenté de parvenir au niveau appelé “plan astral” afin de pouvoir voir et entendre à distance. Mais ce domaine présente les pires dangers imaginables. Le simple fait de voir ou entendre une chose ne nous renseigne pas sur ce qu’elle est vraiment ; or la nature, qui a de nombreuses choses susceptibles de nous attirer sur le plan astral, est dangereuse et nuisible. Les efforts faits pour accéder à ce plan vont toujours dans un sens impliquant la passivité, et lorsque nous nous laissons aller à la passivité, toutes les influences autres que les perceptions physiques normales sont susceptibles de nous atteindre. Nous sommes alors la proie de toutes sortes d’effets, mauvais ou bons, sans pouvoir choisir dans un sens ou dans l’autre. Un élément quelconque de notre nature peut attirer le bon, le mauvais ou les deux, selon les cas ; mais le simple fait de voir ou d’entendre ne nous confère aucune connaissance et ne nous aide pas le moins du monde dans le sens d’un progrès quelconque. En guise d’exemple, supposons que nous soyons transportés sur la planète Mars et voyions les agissements des êtres qui y vivent, et entendions les sons de leur langage. S’ils appartenaient à un autre genre d’êtres que nous, nous ne comprendrions absolument rien de ce qu’ils font. La véritable connaissance et la compréhension authentique ne s’acquièrent que par une claire appréhension des lois et des principes, et pas autrement. De même qu’il existe une loi qui nous a incités, dès le commencement de notre existence, à “progresser” pas à pas, il y en a aussi une qui nous invite, échelon par échelon, à nous élever vers la connaissance. Aucune de ces étapes ne peut être sautée. Il est impossible d’essayer de parvenir au sommet en sautant d’en bas, car tous les échelons sont interdépendants – les plus élevé reposant sur l’ensemble des autres, le plus bas précédant ceux qui leur sont superposés.

 

           Il est plus aisé de comprendre la nature septuple de l’homme en se référant aux trois grands principes sous-tendant toute vie, ainsi que toute religion et philosophie ayant jamais existé, ou susceptible d’exister un jour. On peut les désigner par ces trois mots concis : Dieu, la Loi, et l’Être. En ce qui concerne Dieu, les anciens ont enregistré qu’il existe Un Principe Absolu – Indescriptible, Intraduisible, Indéfinissable, Infini, Omniprésent – la Cause et le Soutien de tout ce qui fut, est ou sera à jamais. Ce qui est. la Divinité, l’Omniprésent, ne peut être absent d’aucun point de l’espace et nous en sommes inséparables. Chacun procède de Cela, est comme un rayon de ce Principe Absolu, en Unité avec Lui. Le pouvoir qui est en nous de percevoir, de connaître et d’expérimenter – indépendamment de tout ce qui peut être perçu, connu et expérimenté – est le Soi Unique, la Vie Une, l’Unique Conscience, partagée également par tous, la Source de chaque être, la Vie de chaque être, le Pouvoir de chaque être. Derrière toute perception, connaissance ou expérience, se tient le Soi Unique et Indivisible. En lui réside le véritable fondement de la Fraternité Universelle – le lien unifiant tout ce qui se situe au-dessus et en dessous de l’homme – et le véritable progrès vers la vie divine consistant à réaliser de plus en plus la plénitude de la Vie en chacun. En agissant pour et comme ce Soi dans tous les domaines, en réalisant que le Soi agit en tous et par le biais de tous, en essayant de réaliser de mieux en mieux que chacun est ce Soi, la plénitude de notre nature et de celle des autres peut être appréhendée, appréciée, comprise et favorisée.

            Le second grand principe, la Loi, montre que l’univers est un plan illimité dans lequel ont lieu des manifestations périodiques. Notre terre et notre système solaire ont eu un commencement. De la même façon, ils auront une fin, tout ce qui commence dans le temps finissant également dans le temps. Toutes les terres et tous les systèmes solaires, tous les êtres, à tous les niveaux, ont atteint leur stade actuel par une évolution qui est soumise à une loi précise, inhérente à la nature des êtres concernés. Toute évolution est le fait d’êtres. C’est la force des êtres en action qui produit des résultats individuels et collectifs ; la loi des lois est Karma, la loi de l’action et de la réaction, de cause à effet, lesquels sont les aspects de l’action ne pouvant être dissociés. Tout progrès est soumis à cette loi, au cours d’une succession naturelle de périodes d’activité et de repos. De même que le jour succède à la nuit, et qu’au printemps, à l’été, à l’automne et à l’hiver fait suite un autre printemps, de même, la naissance, la jeunesse, l’âge adulte et la mort précèdent une autre naissance. Le processus de la réincarnation, ou de l’occupation d’un nouveau corps, est aussi naturel que le fait de passer d’un jour à un autre encore non manifesté. Cette vie, qui est aujourd’hui, fut précédée par une autre, qui a été, et elle précède également une autre vie, qui n’est pas encore. De même que les planètes et les systèmes solaires ont une fin, ils connaîtront, eux et les êtres qui les constituent, une réincarnation, un renouveau.

 

           La troisième proposition fondamentale indique que tous les êtres de l’univers ont évolué à partir de niveaux de perception inférieurs vers une individualisation croissante ; que les êtres supérieurs à l’homme sont passés par notre stade actuel ; que l’évolution ne pourra jamais cesser, dans un univers infini d’infinies possibilités ; quel que soit l’état de perfectionnement atteint par une race, sur une planète ou dans un système solaire donné, il existe toujours de plus grande possibilités à faire valoir.

            À ses débuts, notre système solaire n’était que la continuation de celui qu’il avait été précédemment. Dans un autre agencement, sur une autre planète, des êtres de tous degrés, correspondant à nos règnes minéral, végétal, animal, humain, et surhumain, avaient opéré ensemble. Ce grand jour de coopération cessa, ce monde fut arrêté en ce qui concernait la poursuite d’une action quelconque, de la même façon que nous nous arrêtons lorsque nous quittons la conscience de veille pour nous endormir. Puis vient l’aube du jour suivant. Un éveil et une autre action reprennent. Tous les êtres qui s’étaient exprimés jusque-là, qui s’étaient trouvés réintégrés dans l’état primordial de la matière, repartent sur une nouvelle base, pour continuer leur évolution.

   

         Nous étions des êtres soi-conscients au début de ce monde, revêtus de cet élément de matière primordiale dont procédèrent tous les états ultérieurs, et dans lequel les possibilités de changement sont infinies. De même que notre planète évolue vers la concrétisation à partir de l’état nébuleux, en se refroidissant graduellement, en se durcissant et en se condensant, de même tous les êtres humains se sont matérialisés de plus en plus, jusqu’à atteindre ce plan, le plus dense, celui de la concrétisation finale dans leur corps physique actuel. Les degrés de l’échelle qu’ils ont descendue sont au nombre de sept. Selon l’enseignement, notre système solaire, cette terre et l’homme sont d’une nature septuple. Notez que la gamme musicale comprend sept notes, et le spectre lumineux, sept couleurs. Ceci n’est pas le fruit du “hasard”, mais le résultat d’évolutions, de différenciations à partir de la substance unique. Le son et la couleur représentent chacun des taux de vibration différents, captés par les instruments que sont l’oreille, l’œil, ou les deux. Certains pensent que bien que ne disposant actuellement que cinq sens, nous sommes en train d’en acquérir progressivement un autre. Ce que nous avons, en réalité, ce sont cinq organes qui traduisent cinq caractéristiques distinctes de la matière. Par la suite, nous parviendrons à une compréhension de la sixième caractéristique de la matière, au-delà de laquelle se situe le septième sens synthétique, qui les comprend tous et appartient aux plans les plus élevés de l’être.

            Si nous sommes cet être qui constitue le perceveur, le connaisseur, l’esprit, la Vie, la Conscience même, en quoi consisterait la véritable clairvoyance ? Serait-il possible de considérer comme véritable clairvoyance le simple fait de regarder avec nos yeux physiques dans un état de la matière qui n’est situé qu’un peu au-dessus de celui de la terre ? Il existe de vrais voyants qui connaissent non seulement ce qui est visible pour tous, mais aussi ce qu’il y a à l’intérieur de tout être, humain ou non. Pour eux, nous ne pouvons faire aucun mouvement, quel qu’il soit – nous déplacer d’une chaise à une autre, par exemple – sans mettre en œuvre chacun de ces sept sens, et afficher, dans la gamme correspondant à chacun de ces sept sens, l’ensemble des qualifications et des motivations que nous ayons jamais eues. Certains êtres sont en mesure de connaître le cœur même des hommes et les véritables motivations qui les font agir. Dans la clairvoyance authentique, l’être réel est absolument et inconditionnellement éveillé. Il utilise chacun de ses instruments avec précision et en coordination exacte avec les autres. Il est clair voyant. Il sonde les motivations de l’homme parce qu’il voit tout. Comment peut-il voir ? Tous les centres ou organes de l’homme ont été évolués par l’opération de lois qui régissent le système solaire. Ces lois peuvent être connues. Chaque centre à sa propre couleur et un son spécifique ; il présente également un symbole et une forme distincts. Ainsi donc, si quelqu’un connaissait les lois qui régissent les sons, les couleurs, les symboles et les formes, il saurait, aussi sûrement que nous savons les choses les plus simples, ce qui est à l’origine de la nature de tout mouvement, et connaîtrait sa motivation sous-jacente. Personne ne pourrait le tromper, lui cacher aucun mal, ni aucune intention. Une telle maîtrise, sans possibilité d’erreurs, serait divine – ce serait la clairvoyance authentique.

 

           Cette véritable clairvoyance ne s’acquiert pas par des “postures” visant à l’auto-développement. En restant assis dix millions d’années pour progresser, nous n’apprendrions sans doute finalement qu’à rester assis. Le véritable pouvoir s’acquiert en tentant de réaliser notre propre nature divine, et en agissant comme le fait la divinité ; en tentant d’acquérir le maximum de possessions afin de les mettre au service de nos compagnons. Ce pouvoir découle du service désintéressé, et de rien d’autre. La divinité en nous trouve sa pleine expression dans l’auto-sacrifice. A mesure que l’homme progresse et apprend à réaliser sa nature réelle en travaillant de plus en plus pour celle d’autrui, il découvre que la connaissance spirituelle jaillit spontanément en lui. Il ne recherche pouvoir et connaissance que pour être capable d’aider les autres qui sont moins pourvus que lui. Jésus a dit : “Que celui qui voudrait être le plus grand parmi vous serve les plus petits”. Et il en a toujours été ainsi dans cette grande œuvre : ceux qui étaient les plus avancés d’entre nous ont toujours servi les plus petits, ont toujours été les plus humbles, ne recherchant ni faveurs ni reconnaissance.

L’altruisme, le sacrifice de soi, le dévouement aux intérêts les plus élevés de l’humanité représentent la clairvoyance authentique. S’il elle avait pu s’acquérir de toute autre manière, n’aurait-on pas pu éviter tant de grands événements, tant de grands désastres qui ont accablé différents peuples ? Si on pouvait s’acheter une telle connaissance, n’irait-on pas spolier les institutions et voler les gens, exploiter le marché des changes, obtenir encore bien d’autres avantages personnels ? Mais la connaissance authentique ne se met jamais au service des intérêts personnels, pas même pour une auto-défense. Quand Jésus était sur la croix, les gens ont dit : “Qu’Il se sauve Lui-même et descende de la croix. Il en a sauvé d’autres mais Lui ne peut se sauver !” N’avait-il pas le pouvoir de descendre ? Absolument pas. Les gens avaient assouvi leurs passions sur Lui, et Il l’avait enduré. Il aurait pu les détruire tous s’Il l’avait voulu, mais il a dit : “Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font”. Ceux qui sont capables de lire les pensées les plus intimes d’une personne ne songeraient pas plus à “percer les secrets”, à tenter de découvrir ce que d’autres essaient de dissimuler. Ils ne regarderaient pas non plus là où on ne leur a pas demandé. Ils prendraient chaque personne à son propre niveau de valeur. Si quelqu’un les trompait, d’une manière ou d’une autre, ils tenteraient de le rencontrer sur son propre terrain et, de là, ils essaieraient sans cesse de lui découvrir un point de vue élevé.

            De temps à autre, viennent dans le monde certains êtres dénués d’aucune marque distinctive, que nous autres humains pourrions reconnaître, mais qui détiennent une connaissance que nous désirons ardemment posséder. Ils ne sont jamais reconnus quand ils sont parmi nous, si ce n’est par quelques rares individus. Mais lorsqu’ils s’en vont, ce qu’ils nous ont transmis révèle ce qu’ils étaient. Par le caractère même des enseignements de Jésus, nous reconnaissons la nature de celui qui les a communiqués. Ainsi les enseignements de la Théosophie – une connaissance absolument scientifique, incluant tous les domaines de la nature et expliquant tous les mystères actuels – font découvrir la nature des êtres qui ont transmis cette Théosophie – nos Frères Aînés. Et Eux, qui se sont élevés au-dessus du commun, ne nous laissent pas à nos problèmes, dans l’obscurité et l’ignorance. Ils désirent que nous puissions nous voir, nous comprendre et nous connaître nous-mêmes ; que nous corrigions promptement notre conception de la vie, afin que des idées justes nous inspirent des actions justes et que nous puissions nous comporter comme des êtres divins. Aussi aveugles et ignorants que nous puissions être, nous ne sommes pas abandonnés à notre solitude, mais aidés dans la mesure où nous désirons cette aide et la méritons, et où nous exploitons ce que nous savons pour aider les autres qui en savent moins que nous. Seul le désintéressement – l’absence d’égoïsme – peut nous conférer tous les dons existants. Comme l’a dit Jésus : « Cherchez d’abord le Royaume des Cieux, et tout le reste vous sera donné de surcroît ».

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