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ÉTUDE DES ÉLÉMENTAUX[1] 

L'Étudiant — Sur quelle idée principale serait-il bon que j'approfondisse mon étude sur les élémentaux ?

Le Sage — Vous devriez graver clairement dans votre mental et comprendre à fond quelques faits et lois s'y rapportant. Comme le monde élémental est totalement différent de celui qui est visible pour vous, les lois qui gouvernent les élémentaux et leurs actions ne peuvent pas encore se définir en des termes utilisés actuellement par les écoles scientifiques ou métaphysiques. Pour cette raison, on ne peut en faire qu'une description fragmentaire. Je vais vous citer quelques-uns de ces faits, étant bien entendu que je n'inclus pas dans mes remarques toutes les classes d'êtres élémentaux.

    Tout d'abord les élémentaux n'ont pas de forme.

L'Étudiant — Vous voulez dire, je suppose, qu'ils n'ont pas de forme limitée ou de corps limité comme le nôtre avec une surface sur laquelle la sensation semble se localiser.

Le Sage — Non seulement cela, mais aussi qu'ils n'ont pas l'ombre de la moindre forme astrale, telle qu'elle est communément attribuée aux esprits. Ils n'ont pas de forme personnelle, distincte, dans laquelle se révéler.

L'Étudiant — Comment puis-je comprendre cela, compte tenu des exemples donnés par Bulwer Lytton ou d'autres écrivains à propos d'apparitions d'élémentaux sous certaines formes ?

Le Sage — La forme, donnée à tout élémental ou prise par lui, est toujours, à son origine, subjective. Elle est produite par la personne qui voit et qui, pour devenir plus sensible à la présence de l'élémental, lui donne inconsciemment une forme. Ou bien, elle peut être due à une impression collective sur un grand nombre d'individus dont le résultat sera la création d'une forme définie, fruit des impressions combinées.

L'Étudiant — Ceci nous amène-t-il à accepter la véracité de l'histoire de Luther qui aurait vu le diable ?

Le Sage — Oui, Luther, dès sa jeunesse, avait imaginé un diable personnel, chef de la fraternité des méchants, doué d'une certaine forme spécifique. Ceci revêtit instantanément les élémentaux que Luther évoquait, par enthousiasme intense ou par maladie, de l'image familière créée et cristallisée dans son mental; et il l'appela le Diable.

L'Étudiant — Ceci me rappelle un ami qui m'a dit avoir vu dans sa jeunesse le diable tel qu'on l'imagine d'habitude, surgir de la cheminée et traverser la pièce et, depuis cette époque, il a toujours cru à l'existence objective du diable.

Le Sage — De la même manière également vous pouvez comprendre les faits extraordinaires survenus à SALEM, aux États-Unis, lorsque des femmes hystériques et médiums et des enfants virent le diable ainsi que des lutins aux formes variées. Certains, parmi ces derniers, donnèrent des informations à leurs victimes. Tous étaient des élémentaux qui prenaient leurs formes illusoires dans l'imagination et la mémoire de ces pauvres gens tourmentés.

L'Étudiant — Mais il y a des cas où c'est toujours une même forme qui apparaît. Par exemple, une petite femme curieusement habillée qui n'avait jamais existé auparavant dans l'imagination de ceux qui la voyaient, ou bien d'autres apparitions revenant régulièrement. Comment ces images se produisent-elles si ces personnes ne les ont jamais eues devant elles auparavant ?

Le Sage — Ces images se trouvent dans l'aura de la personne et sont dues à des impressions prénatales. Chaque enfant vient au monde possesseur d'images flottant autour de lui et s'attachant à lui; elles proviennent de la mère et, pour ces images, vous pouvez remonter extrêmement loin dans le temps, en suivant la longue lignée de vos ascendants. C'est là un aspect de l'action de la même loi qui produit des effets sur le corps de l'enfant par les influences qui agissent sur la mère pendant la gestation 

L'Étudiant — En conséquence, pour connaître la cause de toute apparition de ce genre, on doit être capable de regarder en arrière, non seulement dans la vie actuelle de la personne, mais aussi dans le passé des ancêtres ?

Le Sage — Précisément. Et c'est pour cette raison qu'un occultiste ne se presse pas de donner son opinion sur ces faits particuliers. Il peut seulement énoncer la loi générale, car toute une vie pourrait se gaspiller en investigations inutiles sur un passé sans importance. Vous pouvez voir que le fait d'examiner les petites affaires d'une vie entière pour dire à une personne à quel moment, ou dans quelle circonstance, une image fut projetée devant son mental, ne saurait se justifier. Des milliers d'impressions de ce genre ont lieu chaque année. Qu'elles ne soient pas développées en mémoire n'est pas une preuve qu'elles n'existent pas. Comme l'image invisible fixée sur la plaque sensible du photographe, elles sont là, dans l'attente de l'heure où on les développera.

L'Étudiant — Comment puis-je me représenter l'essence d'un élémental et son mode réel d'existence ?

Le Sage — Vous devriez penser qu'ils ne sont que des centres d'énergie qui agissent toujours en accord avec les lois du plan de nature auquel ils appartiennent.

L'Étudiant — N'est-ce pas exactement comme si nous disions que la poudre à canon est un élémental et qu'elle explose à coup sûr quand on fait feu ? En d'autres termes, les élémentaux ne connaîtraient pas de règles du bien ou du mal, mais agiraient sûrement quand se présente une incitation à leur action naturelle. C'est ainsi, je suppose, qu'ils sont qualifiés d'implacables.

Le Sage — Oui, ils sont comme l'éclair qui illumine ou détruit selon ce qu'en décident les diverses circonstances. L'éclair est sans considération pour l'homme, pour l'amour, la beauté ou la bonté, mais il peut aussi rapidement tuer l'innocent, brûler la propriété de l'homme bon aussi bien que celle du méchant.

L'Étudiant — Que peut-on dire encore ?

Le Sage — Les élémentaux vivent aussi bien à l'intérieur des objets en les pénétrant librement, qu'au delà de l'atmosphère terrestre.

L'Étudiant — Voulez-vous dire qu'une certaine catégorie d'élémentaux, par exemple, existe dans cette montagne et flotte sans entraves à travers les hommes, la terre, les rochers et les arbres ? 

Le Sage — Oui, et non seulement cela mais, en même temps, pénétrant cette catégorie d'élémentaux, il peut y en avoir une autre qui flotte en pénétrant non seulement les rochers, les arbres et les hommes, mais aussi bien la première des catégories auxquelles j'ai fait allusion.

L'Étudiant — Perçoivent-ils ces objets qui, pour nous, font obstruction et qu'ils traversent ainsi librement ?

Le Sage — Non, généralement ils ne les perçoivent pas. Dans des cas exceptionnels oui, mais alors ce n'est jamais avec la même sorte de perception que la nôtre. Pour eux, les objets n'existent pas. Un gros bloc de pierre ou de fer ne leur offre pas de limite ou de densité. Il peut toutefois faire impression sur eux par un changement de couleur ou de son, mais non par l'effet de sa densité ou d'une obstruction possible.

L'Étudiant — N'est-ce pas un peu le même cas lorsqu'un courant électrique passe par un morceau rigide de fil de cuivre alors qu'il ne traversera pas un espace d'air qui n'offre apparemment pas de résistance ?

Le Sage — Cela tend à prouver qu'une chose dense pour une forme d'énergie donnée peut être néanmoins entièrement ouverte à une autre. En poursuivant votre illustration, nous constatons que l'homme peut traverser l'air mais que le métal l'arrête. Si bien que ce qui est « dureté » pour nous ne l'est pas pour l'électricité. De même, ce qui peut arrêter un élémental n'est pas un corps que nous appelons dur, mais quelque chose qui, pour nous, est intangible et invisible mais leur présente une barrière infranchissable.

L'Étudiant — Recevez mes remerciements pour votre enseignement.

Le Sage — Efforcez-vous de mériter encore plus de lumière.

 

 

[1] Cet article fut publié en anglais pour la première fois par W.Q. Judge dans The Path, d’octobre 1888.

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Programme et activités du Groupe d'Etude Théosophique en Tarentaise

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