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H.P. Blavatsky était-elle un médium ?

 

The Esoteric she, W.Q. Judge C.T. 127 (extraits)

 

Une femme qui, pour une raison ou une autre, a fait parler le monde entier à son sujet — d'abord le petit monde qui entourait son enfance, ensuite les deux hémisphères, — une femme qui a amené le monde à se disputer à son sujet, à défendre ou à attaquer son caractère et ses motifs, à se joindre à son entreprise ou à s'y opposer avec la dernière énergie, et dont la mort donna lieu à un échange de télégrammes entre les deux continents, comme pour un empereur — une telle femme a dû être une personne remarquable.

(…)

Il n'y eut guère de circonstances ou d'événements dans la carrière de Mme Blavatsky qui furent prosaïques. Elle choisit de naître en cette vie à Ekaterinoslav en Russie, en l'année 1831, alors que le choléra multipliait partout les cercueils et répandait la désolation. L'enfant était si délicate que la famille décida de la faire baptiser immédiatement selon les rites de l'Église Catholique Grecque. Ceci n'avait déjà rien d'ordinaire, mais la cérémonie — selon la chance qui poursuivit toujours Helena — fut encore plus remarquable et dramatique. À cette cérémonie, tous les membres de la famille étaient présents et tenaient en main des bougies allumées. L'un d'entre eux ne pouvant y assister, une jeune fillette, tante de la petite Helena, remplaça l'absent, et on lui donna une bougie comme aux autres. Épuisée par l'effort, l'enfant se laissa choir sur le sol sans qu'on s'en aperçut et, au moment précis où les parrains renonçaient au démon, au nom du bébé, en crachant trois fois par terre, la fillette assise sur le sol mit accidentellement avec sa bougie le feu aux robes du prêtre officiant ; immédiatement, il y eut un petit incendie au cours duquel nombre de ceux qui étaient présents furent sérieusement brûlés. C'est ainsi que Mme Blavatsky vint au monde au milieu des affaires de la mort, et qu'elle fut baptisée dans les flammes, par les prêtres d'une Église dont elle s'efforça de dénoncer les dogmes fallacieux au cours de sa vie.

(…)

Pendant son enfance, elle faisait l'étonnement du voisinage et la terreur des serfs naïfs. La Russie fourmille de superstitions et de présages, et, comme Helena était née le septième mois, entre le 30 et le 31, ses nourrices et ses servantes lui attribuaient des pouvoirs et des vertus que nul autre ne possédait. Et ces soi-disant pouvoirs faisaient d'elle l'attraction de tous pendant son enfance. On lui accordait des libertés que l'on ne donnait à nul autre, et, dès qu'elle fut en âge de comprendre, ses nourrices lui firent jouer le premier rôle dans une cérémonie mystique russe qui se pratique dans la maison et les jardins le 30 juillet, afin de rendre propice le génie de la maison. Elle reçut une instruction fragmentaire et, par elle-même, si peu adéquate qu'elle constitua un élément de plus, parmi de nombreux autres, qui amena plus tard ses amis à dire qu'elle était douée de pouvoirs psychiques anormaux, ou qu'elle était réellement aidée par ces êtres invisibles qui, affirmait-elle, étaient ses guides et qui étaient des hommes vivant sur la terre, bien que doués de sens développés défiant le temps et l'espace. Dans son adolescence, aucune contrainte, aucune convention ne la retenaient ; elle montait un cheval cosaque sur une selle d'homme, et plus tard elle vécut une longue période avec son père, accompagnant son régiment en campagne, elle et sa sœur devinrent les enfants gâtés des soldats. En 1844, alors qu'elle avait quatorze ans, son père l'emmena à Londres et à Paris où elle fit quelques progrès en musique, et, avant 1848, elle fut de retour chez elle.

Son mariage en 1848 avec le Général Nicéphore Blavatsky, Gouverneur d'Érivan dans le Caucase, lui donna le nom de Blavatsky qu'elle conserva jusqu'à sa mort. Ce mariage, comme tous les événements de sa vie, fut plein de coups de théâtre. Ses manières brusques avaient amené ses amies à parier que le vieux Blavatsky ne voudrait pas l'épouser mais, par pure bravade, elle prétendit qu'elle pourrait l'y amener ; et en effet, il se déclara et fut accepté. Ce fut seulement alors que la terrible vérité se fit jour dans l'esprit d’Helena : en Russie on ne pouvait revenir sur une telle décision. Ils furent mariés, mais l'affaire tourna mal ; Mme Blavatsky jeta à la tête du Général un chandelier qui se brisa et elle quitta précipitamment la maison avec la volonté de ne plus jamais le revoir. Quand sa détermination devint évidente, son père l'aida dans la vie de voyages qui commença pour elle à partir de cette date, et ce ne fut qu'en 1858 qu'elle retourna en Russie. Entre-temps, ses pas l'avaient conduite en Amérique en 1851 au Canada, à la Nouvelle-Orléans, au Mexique, puis en Inde, pour revenir de nouveau aux États-Unis en 1853. Sa famille la perdit alors de vue jusqu'en 1858, date de son retour qui fut semblable à tous les autres événements de sa vie. Cela se passa pendant une soirée d'hiver, au cours d'une fête nuptiale qui se donnait chez elle en Russie. Les invités étaient arrivés quand soudain, au milieu du repas, la sonnette retentit violemment et, sans se faire annoncer, Mme Blavatsky apparut à la porte.

À partir de ce moment, sa famille et ses nombreux amis témoignèrent par lettres et dans des articles qui parurent dans le Rébus (revue bien connue en Russie), ainsi que dans d'autres journaux, des merveilles incessantes qu'elle produisait et qu'aucune théorie de prestidigitation ne pouvait expliquer. Ces phénomènes étaient si caractéristiques que des centaines d'amis lointains affluaient constamment dans la maison pour voir l'extraordinaire Mme Blavatsky. Beaucoup étaient incrédules, beaucoup croyaient qu'il s'agissait de magie, et d'autres lançaient des accusations de fraude. La noblesse superstitieuse de Gourie et de Mingrélie accourait en foule et ensuite n'arrêtait pas de parler d'elle comme d'une magicienne. Ces gens venaient pour voir les merveilles que d'autres rapportaient et la trouvaient tranquillement occupée à lire tandis que les tables et les chaises se déplaçaient d'elles-mêmes et que de faibles coups frappés dans tous les coins semblaient répondre aux questions. Parmi de nombreux phénomènes authentifiés, elle en produisit un pour son frère qui doutait de ses pouvoirs. Il y avait là une petite table d'échecs. Elle était très légère — un enfant aurait pu la soulever et un homme la briser. Quelqu'un demanda si Mme Blavatsky pourrait la river au sol par un effort de volonté. Elle dit aux assistants de l'examiner et ils trouvèrent qu'on pouvait la soulever aisément. Après cela, se tenant à quelque distance, elle déclara : « Essayez de nouveau ». Ils s'aperçurent alors que toute leur force était impuissante à la mouvoir et son frère, confiant en sa grande force, prétendit que ce « truc » pouvait être facilement démasqué : prenant la petite table à pleins bras, il la secoua et la tira sans aucun autre résultat que de la faire grincer et craquer.

Ainsi, toute la famille et le voisinage étaient constamment surexcités à cause des coups frappés sur les murs et les meubles, des objets déplacés, des messages reçus par voie aérienne concernant des événements lointains. Mme Blavatsky dit elle-même que ce fut pour elle une période où elle laissa libre cours à ses forces psychiques et apprit à les comprendre et les contrôler parfaitement.

Mais son esprit d'aventure la reprit, et elle partit de nouveau, comme elle me l'écrivit, afin de trouver des hommes et des femmes qu'elle désirait préparer pour le travail d'un grand mouvement philosophique et éthique qu'elle espérait fonder plus tard. Alors qu'elle faisait route vers Spezzia dans un navire grec, il se produisit l'habituelle manifestation de circonstances naturelles — le navire sauta par l'explosion d'une cargaison de poudre à canon qu'il transportait. Seuls quelques rares passagers furent sauvés, parmi lesquels Mme Blavatsky. Cet accident l'amena au Caire, en Égypte, où en 1871, elle fonda une Société ayant pour objet l'étude du spiritisme, afin d'en démasquer les supercheries éventuelles, et d'établir si possible ses faits sur une base solide, scientifique et raisonnable. Mais cette Société ne dura que quatorze jours ; à cette époque, elle écrivit à son sujet : « C'est un monceau de ruines, majestueuses, mais aussi suggestives que celles des tombes des Pharaons »

Ce fut cependant aux États-Unis qu'elle commença vraiment le travail qui a rendu son nom célèbre en Europe, en Asie et en Amérique, qui lui donna la notoriété aux yeux de ceux qui détestent tous les réformateurs, mais qui fit d'elle une figure grandiose pour ceux qui disent avoir retiré des bienfaits de ses œuvres. Avant 1875, on la vit encore examiner les prétentions du spiritisme aux États-Unis et, dans des lettres à sa famille, elle en fit l'analyse et déclara qu'il était dans l'erreur en déclarant que les morts communiquent ; elle montra, par contre, que les phénomènes spirites témoignaient d'un grand changement psychophysiologique qui se produisait en Amérique, et menaçaient, si on leur donnait libre cours dans notre civilisation actuelle, purement matérielle, d'amener de grands désastres, moraux et physiques.

Puis en 1875, à New York, elle fonda la Société Théosophique, aidée du Col. H.S. Olcott et d'autres, et elle définit ses buts comme étant la formation d'un noyau de fraternité universelle, l'étude des religions et des sciences, anciennes ou autres, et l'investigation des lois psychiques cachées qui affectent l'homme et la nature. Il n'y avait certainement aucun objet égoïste dans ces buts, ni aucun désir de gagner de l'argent. Elle recevait des fonds de Russie et d'ailleurs, mais ils lui furent supprimés lorsqu'elle devint citoyenne américaine, alors que ses travaux non rémunérés pour la Société l'empêchaient de collaborer à des revues russes qui accueillaient avec empressement ses écrits. Dès que la Société Théosophique fut fondée, elle déclara à l'auteur de cet article qu'elle devait écrire un livre à l'usage de la Société. Elle commença aussitôt Isis Dévoilée, et elle y travailla sans relâche, nuit et jour, jusqu'au moment où elle se fut assuré l'appui d'un éditeur pour cet ouvrage.

Entre-temps, des foules de visiteurs venaient la voir dans ses appartements d'Irving Place, puis plus tard, dans la Trente-quatrième rue, et enfin à l'angle de la Quarante-septième rue et de la Huitième avenue. Les journaux étaient pleins du récit de ses prétendus pouvoirs, ou se moquaient des possibilités qu'elle et sa Société affirmaient exister dans l'homme. Un quotidien important de New York parla d'elle en ces termes : « Une femme douée de possibilités aussi remarquables que celles de Cagliostro lui-même, jugée chaque jour d'une façon aussi différente par des personnes différentes que le fut le fameux Comte de son temps. Ceux qui la connaissent très peu l'appellent un charlatan ; en la connaissant mieux, on s'aperçoit qu'elle est érudite ; et ceux qui furent ses intimes ne pouvaient s'empêcher de croire à son pouvoir ou bien étaient complètement déroutés ». Isis Dévoilée attira fortement l'attention, et tous les journaux de New York en firent la critique, tous déclarant que cet ouvrage témoignait de recherches énormes. La chose étrange à son sujet, c'est que, comme peuvent le certifier beaucoup de personnes (y compris moi-même) qui en furent témoins, le livre fut écrit alors que l'auteur n'avait aucune bibliothèque à sa portée pour y faire des recherches, et ne possédait aucune note résultant d'études ou de lectures antérieures. Tout fut écrit d'inspiration. Pourtant l'œuvre est remplie de références puisées dans des livres du British Museum et d'autres grandes bibliothèques, et toutes ces références sont correctes. En ce qui concerne ce livre, nous nous trouvons devant cette alternative : ou bien cette femme était capable d'accumuler dans sa mémoire une masse de faits, de dates, de nombres, de titres et de sujets comme aucun autre être humain ne put jamais le faire, ou bien alors l'aide qu'elle a prétendu avoir reçue d'êtres invisibles est un fait réel.

En 1878, une fois Isis Dévoilée publiée, Mme Blavatsky informa ses amis qu'elle devait partir pour l'Inde et lancer là-bas le même mouvement de la Société Théosophique. Ainsi, en décembre de cette année-là, elle, le Colonel Olcott et deux autres partirent pour l'Inde, en s'arrêtant à Londres quelque temps.

En arrivant à Bombay, ils trouvèrent trois ou quatre Hindous qui avaient eu écho du projet et qui les accueillirent. On loua un local dans le quartier indigène de la ville et bientôt, elle et le Colonel Olcott fondaient le Theosophist, une revue qui fut immédiatement bien connue en Inde et diffusée largement en Occident.

À Bombay, et plus tard à Adyar (Madras), Mme Blavatsky travailla jour après jour, quelle que soit la saison, éditant sa revue, entretenant une énorme correspondance avec des personnes qui s'intéressaient dans le monde entier à la Théosophie, discutant et argumentant quotidiennement avec de savants Hindous qui lui rendaient constamment visite. C'est là aussi que de fréquents phénomènes se produisirent ; plus tard, la "société-fondée-pour-ne-rien-découvrir-dans-le-monde-psychique", enquêta sur ces phénomènes, et parvint à la conclusion que cette femme sans fortune, dont on n'avait jamais entendu parler publiquement en Inde auparavant, était arrivée — d'une façon que cette société ne réussit jamais à expliquer — à créer une vaste conspiration ramifiée partout dans l'Inde et comprenant des hommes de tout rang, grâce auxquels elle avait pu produire de prétendus phénomènes. Je mentionne cette conclusion parce que ce fut celle qu'adoptèrent de nombreuses personnes. Mais pour quiconque la connaissait et connaît l'Inde, avec ses centaines de langues différentes dont elle n'avait aucune connaissance, la conclusion est absurde. Les Hindous croyaient en elle, et disaient toujours qu'elle pouvait leur expliquer leurs propres Écritures sacrées et leurs philosophies, tandis que les Brahmanes en avaient perdu la clef ou la cachaient, et que, par ses efforts et l'œuvre de la Société fondée par elle, la jeunesse de l'Inde était sauvée du pur matérialisme qui est la seule religion que l'Occident puisse offrir à un Hindou.

En 1887, Mme Blavatsky revint en Angleterre où elle fonda une nouvelle revue théosophique appelée Lucifer ; immédiatement, elle lança le mouvement en Europe. Jour et nuit, comme elle l'avait fait à New York et en Inde, elle écrivit et parla, correspondant sans cesse avec des gens disséminés partout, éditant Lucifer, écrivant de nouveaux livres pour sa chère Société, toujours dépourvue de moyens de subsistance et ne recevant jamais du monde en général que des insultes absolument imméritées. La Doctrine de la Théosophie fut écrite à Londres ainsi que La Doctrine Secrète qui est le grand livre d'étude des Théosophes. Ce fut là aussi que la Voix du Silence fut écrite, ouvrage qui est destiné aux Théosophes mystiques. Écrire, écrire, écrire du matin au soir, tel était son sort ici-bas. Bien qu'elle fût insultée et calomniée, ici comme partout ailleurs, elle se fit de nombreux amis dévoués, car rien n'allait par demi-mesure dans son histoire. Ceux qui la rencontraient, ou entendaient parler d'elle, devenaient ses amis fidèles ou ses ennemis acharnés.

(…)

À ses derniers moments, elle montra que sa vie avait été mise au service d'une idée, mais avec la pleine conscience qu'aux yeux du monde c'était une Utopie, tandis qu'aux siens c'était une nécessité pour la race. Elle implora ses amis de ne pas permettre que son incarnation sur le point de s'achever se solde par un échec, par la faillite du mouvement qu'elle avait fondé et soutenu au prix de tant de souffrances.

(…)

Le but et l'objet de sa vie étaient de secouer les chaînes forgées par le clergé pour asservir le mental de l'homme. Elle voulait que tous les hommes sachent qu'ils sont Dieu en fait, et qu'en tant qu'hommes ils doivent porter le poids de leurs propres péchés, car personne d'autre ne peut le faire. C'est pourquoi elle rapporta à l'Occident les anciennes doctrines orientales du karma et de la réincarnation. D'accord avec la première — la loi de justice — elle disait que chacun devait répondre de lui-même et, d'après la seconde, que chaque homme répondait de ses actes sur la terre même où ils avaient été commis. Elle souhaitait aussi que la science fût ramenée au véritable terrain où l'on reconnaît que la vie et l'intelligence se trouvent à l'intérieur de tous les atomes de l'univers et agissent sur eux et par leur intermédiaire.

Son but était donc de rendre la religion scientifique et la science religieuse, afin que le dogmatisme des deux puisse disparaître.

Sa vie depuis 1875 se passa dans un effort inlassable pour attirer dans la Société Théosophique ceux qui pouvaient travailler avec altruisme à propager une éthique et une philosophie qui tendent vers la réalisation de la fraternité de l'humanité, en montrant l'unité réelle et la non-séparation essentielle entre les êtres. Ses livres furent écrits dans le but déclaré de fournir les matériaux pour un progrès intellectuel et scientifique dans cette direction. La théorie de l'origine de l'homme, de ses pouvoirs et de sa destinée qu'elle énonça en la puisant à d'anciennes sources indiennes, nous place sur un piédestal plus élevé que celui offert par la religion ou la science, car elle donne à chaque être la possibilité de développer les pouvoirs divins intérieurs et de parvenir finalement à coopérer avec la nature. (…)

Article de William Q. Judge (New York Sun, 26 Sept. 1892). La traduction littérale de ce titre serait : « L'ésotérique Elle ».

 

Le jour du Lotus Blanc, C.T. 6 (extraits)

 

(…) Née en 1831, H.P. Blavatsky commença en 1851 son pèlerinage aux centres du savoir et de la véritable Sagesse ; et ayant acquis la maîtrise de la connaissance qui lui était nécessaire pour sa grande mission, elle commença son œuvre de service et d'abnégation en 187l. A l'âge de 60 ans, en 1891, elle mit un terme à sa besogne terrestre et à ses souffrances physiques.

Depuis sa naissance jusqu'en 1851, elle vécut avec sa famille en Russie. Et voici ce que nous apprend d'elle l'un de ses parents, alors qu'elle avait à peine 12 ans :

C'était la plus étrange petite fille que l'on ait jamais vue ; il y avait en elle deux natures bien distinctes qui faisaient penser qu'il y avait deux êtres dans un seul et même corps ; l'un espiègle, combatif et obstiné — un vrai garnement en tout point ; l'autre, d'une disposition aussi mystique et métaphysique que la voyante de Prévost. Aucun écolier n'était aussi indocile qu'elle ou capable de plus de tours et d'espiègleries aussi inimaginables et osés. Et en même temps, une fois que cet esprit effronté s'était donné libre cours, aucun vieux savant ne pouvait être plus assidu qu'elle dans son étude, et on ne pouvait pas obtenir d'elle qu'elle abandonne ses livres, qu'elle dévorait nuit et jour, aussi longtemps que durait l'impulsion qui l'animait. L'énorme bibliothèque de ses grands-parents semblait alors à peine suffisante pour satisfaire son besoin irrésistible.

De 1851 à 1871, elle s'engagea dans sa grande quête de connaissance exacte de la Science de l'Occultisme. Et elle-même a écrit à ce sujet tout au début de son premier livre Isis Dévoilée :

L'ouvrage présenté aujourd'hui à l'appréciation du public est le fruit de rapports étroits avec les adeptes de l'Orient, et de l'étude de leur science. Il est offert à ceux qui sont disposés à accepter la vérité partout où elle se trouve, et à la défendre, même en luttant délibérément contre les préjugés populaires les plus enracinés. C'est une tentative faite pour aider l'étudiant à découvrir les principes vitaux qui constituent la base de tous les systèmes philosophiques de l'antiquité...

Lorsqu'il y a des années, nous voyagions pour la première fois en Orient, explorant les parties les plus secrètes de ses sanctuaires abandonnés, deux questions douloureuses et sans cesse renaissantes obsédaient notre pensée : « Où est Dieu ; qui est-il ; qu'est-il ? Qui a jamais vu l'Esprit immortel de l'homme, de façon à être certain de son immortalité ?

C'est lorsque nous étions le plus anxieux d'arriver à la solution de ces problèmes difficiles, que nous nous trouvâmes en rapport avec certains hommes, doués de pouvoirs si mystérieux et de connaissances si profondes, que nous pouvons véritablement leur donner le titre de Sages de l'Orient. Nous prêtâmes une oreille attentive à leurs enseignements, et ils nous montrèrent qu'en combinant la science avec la religion on peut arriver à démontrer l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme, comme on démontre un problème de géométrie. Pour la première fois nous acquîmes la conviction que la philosophie orientale n'admettait point d'autre croyance qu'une foi absolue et immuable dans la Toute-puissance de l'essence immortelle de l'homme. On nous apprit que cette Toute-puissance vient de l'étroite parenté qui existe entre l'esprit de l'homme et l'Ame Universelle : Dieu ! Ce dernier, disent ces sages, ne peut jamais être prouvé qu'à l'aide du premier. L'existence de l'esprit humain prouve l'existence de l'Esprit Divin, comme une goutte d'eau démontre l'existence d'une source de laquelle elle provient. Dites à un homme qui n'aurait jamais vu d'eau qu'il existe un océan : il vous croira sur parole par un acte de foi, ou il refusera de l'admettre. Mais faites tomber dans sa main une goutte d'eau, et il se trouvera en présence d'un fait duquel il pourra facilement déduire le reste ; il en arrivera, par degrés, à comprendre qu'il peut exister un océan sans borne et sans fond. La foi aveugle ne sera plus nécessaire ; elle sera remplacée par la connaissance. Lorsqu'on voit un homme mortel déployer des aptitudes véritablement extraordinaires, se rendre maître des forces de la nature et découvrir aux regards le monde de l'esprit, la raison est saisie de la conviction que, si l'Ego spirituel d'un homme peut faire tant de choses, les capacités de l'Esprit-Père doivent être comparativement beaucoup plus vastes, tout comme l'océan surpasse la goutte d'eau en volume et en puissance. Ex nihilo nihil fit ; prouvez l'existence de l'âme humaine au moyen de ses merveilleux pouvoirs et vous aurez prouvé l'existence de Dieu !

Dans nos études, nous avons appris que ce que l'on nomme Mystères ne sont pas des mystères. Des noms et des lieux, qui, pour les esprits de l'Occident, n'ont d'autre signification que celle tirée de prétendues fables de l'Orient, nous ont été montrés comme des réalités. Avec respect nous pénétrâmes en esprit dans le temple d'Isis, pour soulever le voile de « celle qui est, qui a été et qui sera » à Saïs ; pour regarder par le rideau déchiré du Saint des Saints à Jérusalem... ; et la science, la théologie et toutes les hypothèses et les conceptions humaines, nées d'une connaissance imparfaite perdirent pour toujours à nos yeux leur caractère d'autorité. Le Dieu Un vivant, parla à travers son oracle, l'homme, et nous fûmes satisfaits. Une telle connaissance est inestimable ; elle n'est cachée qu'à ceux qui la dédaignent, la tournent en ridicule, ou en nient l'existence. (…)

 

 

 

Spiritisme ancien et nouveau, W.Q. Judge C.T. 125 (Extraits)

 

(…) Dans les temps anciens, les voyants et les vestales du spiritualisme ne touchaient pas d'argent et ne s'engageaient pas dans une lutte vulgaire de compétition en vue d'un avancement privé et d'un plaisir personnel, alors que, dans les temps modernes, les médiums, laissés sans protection par leurs guides, offrent de vendre, à n'importe quel acheteur, les esprits et le pays des esprits pour un dollar ou deux.

C'est un commerce pour vivre et non la recherche des choses de l'esprit.

(…)

L'espèce de spiritualisme qui prévaut maintenant en Occident était bien connu dans les temps anciens, mais on l'appelait alors nécromancie et sa pratique.

(…)

À travers tout l'Ancien Testament, les divers prophètes apparaissent comme des médiums sujets à inspiration. L'un tombe durant la nuit et le Seigneur ou l'Esprit lui parle ; un autre jeûne pendant quarante jours après quoi son ange-guide lui touche les lèvres avec le feu de l'autel ; Ézéchiel lui-même entend retentir le bruit des grandes eaux et le fracas des roues, tandis que ses idées inspirées pénètrent son cerveau frappé de stupeur. Tous ces récits se retrouvent à la mode moderne, à ceci près que les inspirations de jadis avaient quelque signification et une certaine élévation. Mais aucun de ces anciens médiums, voyants et messagers inspirés — à l'exception des nécromanciens — ne prenait de l'argent en échange de ce qu'il voyait et disait.

Là se trouvait la différence entre un prophète, ou un être familier d'un dieu, et un méprisable nécromancien. Se pourrait-il que les anciens aient fait ces distinctions, en autorisant l'un et condamnant l'autre, sans quelque connaissance ou quelque bonne raison pour une telle attitude ?

Les grands oracles de la Grèce et d'autres pays avaient leurs vestales. Elles étaient des médiums par la bouche de qui leurs « guides », comme diraient les spirites, donnaient une réponse aux questions posées. Il est vrai qu'argent et présents étaient versés au profit des institutions, mais les vestales qui officiaient ne vivaient pas dans ce monde ; elles ne recevaient pas d'argent et ne pouvaient pas tarifer leur travail ; elles n'accumulaient aucun bien ; elles n'étaient pas polluées par les ambitions, ni par de mesquines luttes journalières ; mais leur vie était tout entière livrée à la pensée spirituelle la plus noble que permettait l'époque, et elles étaient choisies pour leur pureté. Et, bien plus, l'oracle ne pouvait pas être obligé à parler sous la contrainte de l'argent ni des présents. S'il parlait, il n'y avait qu'à s'en réjouir ; s'il restait silencieux, le questionneur s'en allait, avec tristesse et humilité. Il n'y avait pas de demande exprimée ou secrètement formulée pour le prix de l'argent offert. En fait, très souvent, lorsque l'oracle s'était exprimé et qu'une riche offrande avait été faite, une autre communication prescrivait de restituer entièrement l'offrande.

(…)

Si nous nous tournons vers l'Inde, encore vivante aujourd'hui, après avoir été, sans nul doute, contemporaine jadis des Égyptiens (de qui les Juifs ont reçu leur magie, leur nécromancie, et leur spiritisme), nous avons l'avantage d'étudier des annales vivantes. On trouve depuis toujours, parmi les Hindous, la présence du spiritisme. Ils l'ont encore de nos jours, si bien que, dans leur pays, il est à la fois ancien et moderne. Ils faisaient jadis, et font encore la même distinction, entre l'espèce supérieure de spiritualisme et sa perversion nécromantique moderne. À travers des âges d'expérience, leur peuple a découvert les faits et les dangers, la valeur de l'aspect supérieur et les dommages qui découlent de l'aspect inférieur.

(…)

Là-bas (…) les femmes ne saluent pas avec joie cette apparition post-mortem d'un ancêtre proche ou lointain. Elles l'abhorrent. Elles courent chez le prêtre, ou se soumettent à un traitement curatif, physique ou psychique, d'exorcisme pour chasser l'entité qui les obsède. Elles appellent cette entité un bhuta, ce qui, chez le commun des hommes, signifie « diable » mais, chez les gens cultivés, correspond à « restes élémentaux ». Ils ne manquent pas d'admettre le fait et le lien de l'obsession avec le décédé, et ne tombent pas non plus dans l'erreur de supposer qu'ils ont affaire au centre conscient, intelligent et immortel de l'être disparu. Exactement comme l'enseignait universellement l'ancienne philosophie, ils affirment ainsi que ce fantôme est une partie du vêtement psychique dont l'âme du défunt était revêtue jadis, et que cette dépouille n'a pas à être respectée plus que n'importe quel autre vieux costume abandonné par un individu. Mais, comme ce fantôme appartient au domaine psychique et peut éveiller les éléments inférieurs dans l'être humain, aussi bien que des forces cachées purement mécaniques de la nature, et comme, de plus, il est dépourvu d'âme et de conscience, on en parle, de ce fait, comme d'un diable, ou plutôt, chez les hindous, le mot élémentaire, a acquis la signification de diable, par suite du mal qui résulte de son apparition lorsqu'on l'évoque.

(…)

Dans le Deutéronome, le législateur, se référant à la terre que le peuple devait occuper peu de temps après, ordonne : « II ne devra pas se trouver parmi vous quelqu'un qui consulte les esprits familiers, ni un sorcier, ni un nécromancien ». On voit ainsi mentionnées et prohibées ces diverses sortes de pratiques occultes.

(…)

Ceux qui consultaient les « esprits familiers » étaient ceux qui, d'une façon ou d'une autre — à la suite d'un entraînement, ou par accident de naissance — avaient établi une communication avec certains puissants esprits de la nature, de l'élément feu ou de l'élément air, dont ils pouvaient obtenir quelque information sur divers sujets. Ces élémentaux sont difficiles à atteindre et ils se comportent avec l'homme, parfois amicalement, et d'autres fois de façon hostile. Mais ils ont une connaissance qui leur est propre et ils peuvent faire usage des sens internes de l'homme dans le but de lui fournir des réponses qui lui seraient inaccessibles de la manière ordinaire. Cela se fait un peu de la façon dont l'hypnotiseur moderne éveille la personne intérieure, dégagée jusqu'à un certain degré de la personne extérieure, et cela prouve que la mémoire cachée et les pouvoirs de perception ont une bien plus vaste portée que ne le manifeste habituellement la personne en bonne santé.

(…)

L'« esprit familier » n'est pas notre nature supérieure qui se met à nous communiquer quelque information utile, mais c'est toujours une entité extérieure et n'appartenant pas au plan humain. De nos jours, en Orient, on a connaissance de tels esprits, et la communication avec eux est considérée là-bas comme dangereuse. Ce danger provient du fait que les « esprits familiers » sont dépourvus de conscience, puisqu'ils appartiennent à un règne de la nature qui est encore au-dessous de la condition humaine, et sont donc privés de Manas et du principe spirituel. Ils agissent automatiquement mais, en leur adjoignant la raison et d'autres pouvoirs de la personne qu'ils affligent, il y a un semblant de raison, de jugement et d'intelligence. (…) l'influence exercée par ces esprits sur l'être humain s'adresse uniquement à notre nature inférieure, à l'exclusion de la nature supérieure, et, en conséquence, les qualités morales finissent par être paralysées. D'autres résultats surviennent dans certains cas où se libère ce que l'on pourrait appeler une « dynamite astrale », par la perturbation créée dans la nature de l'être humain, ainsi que sur l'autre plan, et cela entraîne une destruction pour les autres aussi bien que pour la personne qui s'est livrée à cette communication. Pour ces raisons, tout au long du passé, les sages ont dissuadé les hommes de communiquer avec un esprit familier.

(…)

Depuis quarante années et plus, en Europe et en Amérique, on a cultivé de façon marquée cette nécromancie, ce qui est un délai bien suffisant pour que dans tout autre département n'importe qui arrive à de bons résultats intellectuels. Or, que nous donne l'histoire de ces années passées ? Elle n'offre qu'une morbide espèce de chasse au merveilleux et une stérile accumulation de phénomènes mal digérés qui restent aussi peu expliqués de nos jours par les « esprits » ou les spirites qu'ils l'étaient quand ils se manifestèrent. (…) je terminerai cet article en parlant d'un premier défaut capital de la nécromancie moderne : le défaut et la souillure que constitue l'esprit de lucre, dont se rendent coupables les médiums et ceux qui vont les consulter.

(…)

C'est là la grande malédiction du culte américain appelé spirite, et, tant qu'il ne sera pas complètement supprimé, quoi qu'il puisse en coûter aux individus, nous n'assisterons pas à l'avènement du véritable spiritisme supérieur. (…)

 

Spiritisme, W.Q. Judge C.T. 125 (Extraits)

 

Le sujet du Spiritisme nous amène directement face à l'histoire de la Société Théosophique et du véritable progrès de l'âme humaine. Lorsque Madame BLAVATSKY vint dans ce pays, en obéissant aux ordres qu'elle avait reçus de ceux qu'elle appelait ses Maîtres — et qui sont connus de nous comme les Mahâtmas et les Adeptes — ce fut avec le spiritisme qu'elle fit ici ses débuts. Les Maîtres avaient perçu que la nouvelle vague de recherche avait commencé dans ce domaine particulier, mais qu'elle avait été détournée dans le canal du matérialisme, avec l'appellation pompeuse, mais erronée, de « spiritualism » : les efforts visèrent tout d'abord à donner aux « spiritualists » une chance de faire ce qu'ils pourraient ou devraient faire pour le bien des races occidentales. Mais l'opportunité ne fut nullement mise à profit : au contraire, les spirites prirent H.P.B. comme cible de leurs sarcasmes et de leur haine. Si on lit les lettres des Maîtres qui ont été publiées, on se rend compte de l'attention qu'ils portèrent au début à ces choses. On voit par exemple que l'un d'eux se préoccupait de suivre de près les déclarations des médiums dans leurs réunions ; et H.P.B. exprima souvent son opinion par écrit, comme si elle voulait entrer dans les rangs des spirites. En fait, elle désirait s'y introduire dans un but de réforme, mais ils refusèrent de l'accepter et manquèrent de ce fait l'occasion de saisir la plus grande chance de l'époque. Elle s'adressa par lettre à beaucoup de gens pour les inciter à aider un nouveau journal de Boston appelé le Spiritual Scientist, lancé avec l'intention de donner les vues justes sur ces matières ; elle-même et Olcott écrivirent pour le journal et le financèrent. Cependant, il ne tarda pas à disparaître. J'ai connu le directeur de ce journal et j'ai été au courant personnellement de ce que faisaient alors H.P.B. et Olcott en cette circonstance particulière. Elle voulait mettre un terme à des abus comme le recours aux médiums publics rétribués et réformer toute la masse de fausses notions ayant cours sur l'ensemble du sujet ainsi que les manières erronées de l'approcher ; et, particulièrement, elle voulait, comme nous le faisons aussi, que les choses fussent appelées de leur vrai nom, et que certains faits ne fussent pas acceptés comme des preuves pour soutenir des théories avancées par les médiums, comme A.J. Davis, en particulier sur l'état après la mort et le pouvoir et la nature des forces qui viennent vers les médiums et les entourent. On peut donc dire avec justesse qu'elle avait d'abord l'intention d'apporter une réforme dans le spiritisme, à un moment où le cycle permettait énormément plus de phénomènes que maintenant. Et un étudiant en Théosophie verra en ceci une preuve de sa connaissance des faits et des lois que tant de gens ignorent jusqu'à ce jour. Car le fait est qu'il y avait alors dans le pays plus de pouvoir psychique susceptible de se manifester qu'il n'y en a maintenant, et aussi qu'il devait nécessairement disparaître, dans une certaine mesure, au fur et à mesure des années. Cela est prouvé par l'histoire car on a du mal, de nos jours, à rencontrer beaucoup de bons médiums psychiques, tandis qu'alors c'était très facile et ils étaient tout à fait courants. Le monde pense que s'ils sont maintenant devenus rares c'est parce que beaucoup ont été dénoncés comme imposteurs, mais la vraie raison c'est que la force a actuellement diminué. Le désir de H.P.B, en fait sa hâte, était de profiter du moment avant qu'il ne soit trop tard. Ainsi, lorsqu'elle ne trouva pas d'écho favorable parmi les spirites, elle et Olcott établirent la Société Théosophique.

Nous sommes confrontés par le sujet au problème de la nature et de la destinée de l'âme humaine, parce que les faits observés dans le spiritisme sont des réalités de la propre vie de l'âme et des divers véhicules qu'elle emploie pour faire l'expérience de la Nature. Les spirites considèrent ce sujet d'une façon matérielle et l'abordent aveuglément, en mettant en danger tous ceux qui ont affaire avec lui de quelque manière. Ils parlent de la vie après la mort, et donnent des détails sur les faits de cette vie qui apparaissent, à celui dont les pensées sont tournées vers l'esprit, comme la forme la plus grossière de matérialisme ; car ils ne font que déifier et exalter, de la manière la plus sensuelle, la vie que l'âme est censée avoir après la mort: cette vie qu'ils décrivent est entièrement modelée sur la pauvre existence médiocre qui est la nôtre, et ne ressemble aucunement à ce que devrait être celle de l'âme. Ils ont simplement fait du vieux ciel des chrétiens un paradis un peu moins vague et plus grossier.

Le Théosophe doit accepter les faits du spiritisme sinon il est accusé d'ignorance et de bigoterie. Mais sa philosophie donne de ces faits une explication qui tient compte de la nature réelle de l'homme, sans tomber dans la sentimentalité, le merveilleux ou l'étonnement. Il cherche à bien comprendre le sens de tous les risques. C'est folie et perte de temps que d'aller jour après jour chez un médium pour entendre et réentendre ce qui excite l'émerveillement. Et le théosophe prudent sait aussi qu'il est dangereux de consulter les médiums ; mieux vaut se tenir à distance et essayer de comprendre la philosophie avant tout. Il n'y a pas une seule chose à voir, dans une séance spirite, que l'on ne puisse trouver ailleurs, à une plus petite échelle, si seulement vous décidez d'ouvrir les yeux, car le monde est plein de merveilles chaque jour, et la vie de chacun recèle beaucoup de choses ; capables de donner l'explication de ce que le spirite prétend posséder exclusivement. Si vous voulez observer votre propre vie, dans ses trois phases de veille, de sommeil profond et de rêve, vous trouverez la clef de tous les mystères du mental, et même des mystères de la Nature entière. Ainsi, en considérant le spiritisme, vous ne devez pas l'enfermer dans un compartiment séparé, mais examiner chaque partie du sujet par rapport à l'homme vivant, et à l'aide de la philosophie de la constitution de cet homme vivant. Si vous ne faites pas cela, mais continuez à regarder ces phénomènes en eux-mêmes, vous resterez tout le temps sur la mauvaise route et serez certains d'aboutir finalement à de fausses conclusions sur le sujet ; tout entier. Il est donc important pour nous de garder clairement à l'esprit la constitution septuple de l'homme, comme elle est exposée dans la littérature théosophique. Notre nature septuple doit être connue si nous voulons découvrir tout ce que signifient les phénomènes psychiques ; et nous devons aussi nous rappeler que ce que nous considérons, en réalité, n'est pas le corps, mais l'action de l'âme elle-même dans l'usage qu'elle fait de ses diverses enveloppes, parfois appelées « principes ». II est également essentiel, si vous désirez connaître la vérité, que vous acceptiez et essayiez de comprendre la nature impermanente de tout ce qui est d'habitude appelé « matériel », « matière » et « objectif ». Ce qui est dense peut devenir subitement fluide, et ce qui est objectif se transformer en subjectif ; de la même façon également, le subjectif peut, par l'opération des lois de la nature, devenir l'objectif ; et l'invisible est plus permanent que le visible. Si tout cela n'est pas accepté et clairement réalisé, alors il n'y aura aucun espoir pour le chercheur de connaître réellement autre chose que l'extérieur de ces étranges phénomènes. Ainsi donc, mettez-vous bien en tête, une bonne fois, que pensées et idées créent des formes qui leur sont propres et qui ont le pouvoir, dans certaines conditions, d'affecter nos sens d'une manière telle qu'elles apparaissent objectives à notre faculté de connaître à l'état de veille. Ceci arrive souvent dans le domaine de la nature psychique et a trompé des centaines de gens en leur faisant prendre pour esprit ce qui n'était pas esprit, mais qui appartenait à la partie et l'essence vraiment la plus grossière de la matière. Et ceci nous amène à la racine de tout finalement : la matière, dans son essence est invisible mais, en même temps, bien plus grossière que la matière dont nous parlons chaque jour. C'est presque cette conclusion que des hommes tels que Tyndall et Huxley ont été conduits à adopter lorsqu'ils ont dit qu'il nous est impossible de rien connaître réellement de l'essentielle ou ultime nature de la matière.

Si on l'examine dans son ensemble, le spiritisme se réduit (dans ce qui le distingue d'autres matières) aux phénomènes appelés le retour des esprits des morts, la matérialisation des prétendues formes des morts, appelées pour cette raison « formes matérialisées », le transfert à travers l'espace d'objets ou du corps du médium, l'écriture de messages ou leur transmission, et la précipitation de tels messages dans le style et l'écriture du décédé. Le fait de parler en transe ou sous inspiration, de transmettre des messages à l'état de transe ou non, la clairvoyance et la clairaudience, et tous les phénomènes du même genre, ne sont pas spécialement la propriété du spiritisme d'aujourd'hui, puisqu'ils étaient tous connus depuis des âges. Mais ce que j'ai indiqué plus haut comme traits distinctifs du spiritisme est tout à fait merveilleux pour le mental ordinaire non averti, car nous ne savons pas par quel moyen il peut se faire qu'une forme tangible surgisse de l'air, ou qu'une femme, assise en transe, se mette à révéler, au sujet d'un défunt qu'elle n'a jamais connu, un grand nombre de faits tels que son nom, les circonstances de sa mort et tous autres détails le concernant. Et c'est exactement ici qu'est le point de séparation entre le théosophe et le spirite. Ce dernier affirme qu'on a dans ces phénomènes la preuve que l'esprit du décédé est présent, mais le théosophe le nie et dit que tout cela est accompli par un ou plusieurs agents, au nombre de trois, si on exclut les entités du Kama-loka. Le premier de ces agents est la dépouille astrale de l'homme mort, privée de son âme et de la conscience, le second est le corps astral du médium vivant, et le dernier est constitué par le mental et le corps astral des différentes personnes présentes. L'explication de chacun des phénomènes se trouve dans ces trois agents, sans oublier les esprits élémentaux qui sont inclus dans chacun des trois, étant donné qu'ils interviennent dans tout mouvement dans la Nature et dans l'homme, partout sur le globe et alentour. C'est pourquoi je ne leur ai pas donné un rôle à part dans l'affaire. Chacune de nos pensées met en branle et utilise ces élémentaux, et le déplacement du vent, les rayons du soleil et les fluides du corps, ainsi que les mouvements des organes, tout cela fait de même. Ces élémentaux sont les nerfs de la nature, et pas une seule chose ne peut survenir ou se faire dans aucun département de la vie sans impliquer et utiliser les esprits des éléments. Avec l'aide de ces élémentaux, agissant entièrement sous le contrôle de la loi, nos pensées volent de place en place. Ils galvanisent les corps astraux abandonnés par les morts, et ainsi, en leur communiquant une vie brève et entièrement artificielle, ils les actionnent comme des machines en leur faisant produire des sons, répéter des choses qui les concernaient, et imiter la personne jadis active et habitée par l'âme. C'est là à peu près tout ce qu'il y a d'« esprit » dans les communications reçues des morts. Nous pourrions aussi bien prétendre qu'une bande de perroquets dressés, laissés dans une maison abandonnée, sont les âmes des personnes ayant jadis occupé ces lieux et possédé ces oiseaux. En vérité, l'illustration du perroquet est parfaite, car un bon perroquet caché derrière un écran pourrait bien vous faire croire qu'un homme intelligent se trouve là, dissimulé à vos yeux, mais parlant d'une voix que vous entendez et avec des mots que vous comprenez.

Prenez maintenant le cas d'une « forme matérialisée ». Ici vous voyez, montant du plancher ou sortant du cabinet du médium, une forme humaine apparente que vous pouvez toucher et sentir, et qui, dans le meilleur des cas, prononce quelques paroles. Qu'est ceci ? Est-ce rée ? Est-ce un esprit ?

Ce n'est pas un esprit. Cette forme résulte du corps astral du médium, et souvent de matière astrale qui est prélevée par succion chez les personnes qui se trouvent présentes à la séance. Le médium fournit le laboratoire chimique naturel dans lequel les particules astrales s'ajoutent aux atomes physiques libres des personnes proches, de façon à constituer une forme dense, à partir de ce qui est subjectif et qui devient pour un temps objectif, sans cependant pouvoir le rester de façon durable. La forme s'évanouira. Pour la créer, une première structure faite de particules magnétiques et astrales est d'abord élaborée puis condensée par des additions de particules physiques provenant du corps des personnes présentes. Elle devient alors visible. Mais elle n'a pas d'organes. Elle ne pourrait être disséquée. Et si elle durait assez longtemps pour être sciée en deux, vous constateriez qu'elle serait entièrement pleine, ou éthérée si vous préférez, car la ligne de partage entre ces deux conditions serait constamment changeante. Mais ce ne serait certainement pas la forme céleste de votre défunt disparu. Plus probablement, cette forme s'est élaborée par la grande force de quelque personne de nature très mauvaise et complètement dépravée, errant dans la sphère de la terre sans pouvoir s'en dégager, mais désirant sans cesse satisfaire ses ardentes soifs de jadis.

(…)

L'imagination des assistants, aussi bien que celle du médium, a aussi un rôle très puissant. Non qu'elle leur fasse voir ce qui n'y est pas ; mais elle fournit la représentation ou la forme à ce qui apparaît effectivement. J'ai vu, au côté d'un médium doué d'une imagination ayant un faible pouvoir plastique, les formes de prétendus esprits qui semblaient élaborées par un amateur, comme si on les avait taillées grossièrement dans quelque substance. Cela parce que le médium n'avait aucune capacité pour se figurer ou se représenter une chose mentalement ; de ce fait, les élémentaux, étant tenus de suivre le modèle naturel tracé dans le mental du médium, devaient inévitablement produire exactement la forme qui s'y trouvait. Mais il y a d'autres médiums qui ont un bon pouvoir plastique ; aussi, avec eux, le spectre est bien formé.

Ceci m'amène à la précipitation ou l'écriture de messages ; et, dans ce cas, il est indifférent que le médium soit capable ou non d'écrire ou de dessiner, du fait que le modèle ou la matrice de l'écrit, ou de l'image, se trouve fixé dans la lumière astrale, ou l'éther, ce qui rend aisé aux forces naturelles de former une reproduction exacte de l'écriture de ceux qui sont morts. Comme j'ai vu l'écriture de personnes vivantes ainsi imitée en précipitation, je sais que tel est le processus, et que la matrice, ou le modèle, ne dépend pas du médium.

Les lois gouvernant la production d'une précipitation de matière à partir de l'espace sur une surface, de façon à devenir fixée et visible sur le papier, ou un autre matériau, sont les mêmes dans chaque cas, que l'opération soit faite inconsciemment par un médium, ou consciemment par un Adepte dans l'art.

Le médium agit comme instrument ignorant et contrôlé ; l'Adepte est le maître et agit de par sa propre volonté, en se servant des mêmes lois, pour aboutir au même résultat. La différence entre les deux est précisément celle qui existe entre une personne qui lance un tas de peinture sur une toile et obtient, par une accidentelle combinaison de couleurs, un coucher de soleil ou une autre scène, et l'artiste qui, grâce à sa connaissance et son talent, peint délibérément un tableau. D'autres illustrations du même genre vous viendront à l'esprit. Dans le domaine de la force psychique, cependant, les lois opèrent avec une certitude et un pouvoir plus grands, en manifestant ainsi des résultats plus étonnants. Aussi ne pouvons-nous pas dire que le médium se sert d'une quelconque des lois d'une manière consciente, mais nous pouvons affirmer que le corps intérieur, le corps astral du médium, peut utiliser ces lois et ces forces d'une façon qui n'est pas comprise par les sens éveillés de la personne.

Dans le cas où l'Adepte fait une précipitation, il construit avec l'imagination développée, ou le pouvoir plastique de son mental, une image, exacte dans chaque détail, des mots ou des figures qu'il doit représenter, puis, en utilisant la force de sa volonté, il extrait de l'air le carbone ou une autre matière pour servir de pigment. Celui-ci tombe comme la pluie condensée à partir de l'air et est immanquablement attiré dans les limites de l'image ainsi créée par le mental. La force d'attraction étant maintenue active, elle assure graduellement la condensation du pigment sur le papier, et vous avez alors sous les yeux le message ou l'image. Sans doute y a-t-il d'autres détails que je n'ai pas donnés, mais ils ne sont pas, pour le moment, nécessaires à l'explication. Le médium est l'instrument pour accomplir la même action avec l'aide des élémentaux.

Les cas de messages écrits sur ardoise ne sont pas habituellement des cas de précipitation mais sont la trace laissée par la craie frottant effectivement sur la surface de l'ardoise ; et ceci est toujours réalisé par la main astrale du médium mise en action par les forces élémentales et les coques astrales vivifiées des défunts. L'explication de la ressemblance de l'écriture, et autres détails, fait appel, comme indiqué précédemment, aux images de la lumière astrale, à celles qui sont contenues dans l'aura des assistants, ainsi que dans l'aura et le mental du médium. Il n'y a pas d'autres esprits présents que ceux qui sont enfermés dans des corps vivants, et aucun des messages ne sera plus noble ni meilleur que ne le sont l'éducation et la nature du médium et des assistants, et les impressions subconscientes existant dans le corps astral du médium.

Il est arrivé que des objets se déplacent dans l'air et traversent même les murs en la présence de certains médiums, et aussi, parfois, que le corps des médiums subisse la lévitation. Comment ceci se fait-il ? Si vous allez en Inde, vous pourrez voir, si vous cherchez bien, le corps de certains yogis en lévitation et des objets mis en mouvement et volant à travers l'espace. J'ai vu ces deux phénomènes là-bas, ainsi qu'en la présence et par la force consciente de Madame Blavatsky. Dans la lévitation du corps humain, la chose est produite en changeant la polarité du corps, au point qu'il devienne d'une sorte d'électricité opposée à celle du point de la terre situé en-dessous. La hauteur atteinte dans la lévitation dépend de l'énergie et de l'intensité du changement de polarité. Il ne s'agit pas d'un phénomène contraire à la gravitation, car cette loi n'est qu'une moitié de la grande loi que l'on devrait appeler attraction et répulsion ou, en d'autres mots, sympathie et son contraire. De l'avis de l'Occultisme, la gravitation dépend entièrement de la loi électrique et non du poids ou de la densité.

L'apport d'objets, transférés dans l'air sans l'aide de moyens visibles, est un fait à attribuer aux élémentaux ou à la main astrale du médium. Par conséquent, nous devons connaître tout ce qui concerne le corps astral. L'un des pouvoirs du corps astral est sa capacité d'extension à une distance d'un grand nombre de mètres.

Le fait de faire passer un objet solide à travers un mur est réalisé avec de petits objets : dans ce cas, une partie du mur égale à la taille de l'objet choisi est désintégrée, de telle sorte que le petit objet peut y passer. Cela ne peut pas se faire avec des choses volumineuses, ni avec un corps organisé d'être humain, si ce n'est en mettant en jeu une importante quantité de force qui n'est accessible à personne sauf à un Maître. J'ai vu H.P.B. extérioriser son bras astral avec sa main astrale sur une distance de plus de 3 mètres et amener dans sa main physique un objet placé à l'autre bout de la pièce, et c'est ce genre de phénomènes qu'elle appelait « fraudes psychologiques », du fait que l'on n'apercevait pas le bras et la main, et qu'on était frappé d'étonnement en voyant des objets inanimés bouger d'eux-mêmes — pour autant qu'on pouvait en juger. Le médium fait la même chose la plupart du temps, et c'est seulement dans de très rares cas qu'il sait que c'est son propre membre qui l'accomplit. Mais évidemment, il y a des exemples où les esprits élémentaux réalisent aussi de tels apports.

D'autres phénomènes appartiennent également à d'autres domaines. Car, dans leur ensemble, le monde les a eus depuis longtemps sous les yeux et tout ce qui, en réalité, distingue le spiritisme du reste, c'est qu'il ne se réduit à rien de plus qu'au culte ou à l'écoute des morts. Ce n'est pas du tout le culte des esprits. C'est un commerce avec les coques mortes d'hommes et de femmes jadis en vie. Nous pensons fermement qu'à la mort l'âme s'envole vers d'autres états et abandonne ses vêtements de peau et de matière astrale derrière elle. Il faudrait laisser ces derniers tranquilles, étant donné qu'ils sont dangereux. Ils appartiennent à d'autres plans de la nature, et si nous les réveillons — brutes et démons comme ils sont en réalité — nous nous soumettons alors à leur influence et à leur pouvoir. Je dis brutes et démons parce que le meilleur d'entre nous sait qu'une partie de sa nature n'est pas divine mais qu'elle est en rapport avec la terre et la matière brute et qu'elle est également pleine de toutes les passions et désirs entretenus pendant la vie. L'âme étant partie, il n'y a pas de principe directeur pour guider et retenir, et ainsi nous avons affaire seulement aux grossiers déchets de l'homme, lorsque nous assistons à des séances spirites ou que nous nous laissons devenir médiums. Dans le sommeil, nous trouvons de cela une preuve discrète mais convaincante. À ce moment-là, nous sommes partis pour un temps et le corps, laissé à lui-même, s'abandonne à des attitudes inconvenantes, ronfle et se débat, et peut frapper une autre personne. J'ai lu des cas où un homme dans son sommeil s'est penché sur la personne couchée à côté de lui et l'a tuée. « Oh ! », direz-vous, « c'était un cauchemar ! ». Précisément, c'était bien cela ; mais ce fut le corps de l'homme non contrôlé par son âme qui exécuta l'acte. Il en est de même avec ces fantômes. Ils sont dépourvus d'âme, quel qu'ait pu être leur propriétaire dans la vie ; et il vaut mieux les laisser tranquilles, mais essayer, par contre, de développer et d'éduquer l'âme vivante pendant qu'elle est dans le corps et constitue la trinité réelle, par le seul intermédiaire de laquelle, dans une vie ou dans une autre, la connaissance réelle peut être atteinte. (…)

 

 

 

 

 

 

 

Médiumnité, W.Q. Judge C.T. 109 (extraits)

 

(…) Tous les hommes sont des médiums ou des sensitifs, et à un point dont ils se doutent fort peu. Nous ne prétendons pas que tous les hommes soient des médiums pour les Esprits des morts, ou qu'ils soient tous des instruments pour les intelligences les plus sublimes, mais ils sont des médiums pour des élémentaux – incarnés ou désincarnés, ou encore n'ayant jamais été incarnés et ne devant peut-être jamais l'être – en résumé, des médiums pour tout ce que contient l'Astral, et parfois même pour ce qu'il y a au-delà de ce monde. Ils sont des médiums pour leurs propres sois Intérieur et Supérieur, ou pour ceux d'autres hommes, et très souvent, faute d'en reconnaître la nature véritable, ils les appellent « Esprits ». Le psychomètre est un médium ou un sensitif, mais il n'est cela qu'en rapport avec la manifestation de l'âme des choses. L'être plongé en hypnose est également médium, mais c'est pour la manifestation de ses propres pouvoirs latents ou pour ceux d'autres mortels. Le clairvoyant voit ce qui est enregistré sur l'Astral.

Le clairaudient peut entendre la voix d'Esprits, mais il peut tout aussi facilement percevoir la pensée, non exprimée en mots, d'autres êtres vivants, ou encore la voix de forces, ou de son propre Soi Intérieur ou Supérieur, qu'il ne reconnaît pas.

Tout s'inscrit sur la Lumière Astrale : la connaissance des âges, les actions accomplies de tout temps, les formes de tous ceux qui sont morts, et de tous ceux qui vivent actuellement, comme aussi les pensées de tous les êtres qui ont existé ou existent s'y trouvent photographiées. Les hommes raisonnables ont admis et admettent de plus en plus, chaque jour, qu'il y a des forces et des pouvoirs dans la nature, dont nous ne connaissons sa peu près rien. L'homme de science éclairé, dépourvu d'idées préconçues, commence à comprendre, dans une faible mesure, l'âme des choses animées et inanimées, les lumières, couleurs et auras des corps non lumineux, les pouvoirs et les forces exercées par les objets immobiles, et leurs effets sur l'organisme humain, mais le véritable étudiant occultiste seul les connaît parfaitement.

La pensée va et vient en passant d'un homme à l'autre. A un niveau supérieur, elle passe, de même, d'intelligences plus évoluées à l'homme, le tout s'accomplissant dans une sphère au-delà du monde matériel. Les hommes, pour des causes diverses, s'élèvent à des degrés différents au-dessus de leur soi extérieur ordinaire et arrivent dans l'Astral où tout se déploie devant eux. Ils ne voient et ne lisent que ce qu'ils sont aptes à percevoir, et ne comprennent que ce qu'ils sont préparés à saisir. Par suite d'une exaltation consciente ou inconsciente, ils s'élèvent à un niveau où ils entrent en contact avec un courant quelconque de pensée ou de paroles non exprimées, qui pénètre dans leur cerveau, par diverses voies d’accès. Ils ne comprennent peut-être que partiellement ce message qui est toutefois tout à fait étranger à leur façon normale de penser et, sachant qu'ils ont entendu une voix, ils l'attribuent à un Esprit, quoiqu'en fait ce puisse être la pensée d'un être vivant qu'ils entendent, sentent, voient ou répètent. Tous ceux qui, grâce à leurs efforts, à un entraînement ou une sensibilité personnelle extrême, se haussent consciemment, ou sont élevés inconsciemment, au-dessus du monde matériel, et acquièrent ainsi la sagesse, la connaissance et l'inspiration d'autres plans sont des médiums.

Tout étudiant qui a recherché l'occulte, et qui a atteint son but, a été médium, depuis Bouddha, Pythagore, Zoroastre, Apollonius, Platon, Jésus, Boëhme, jusqu'aux occultistes de temps plus récents ou d'aujourd'hui. L'Adepte, comme le Chéla, l'Initié comme le Néophyte, le Maître comme l'Etudiant sont des Médiums. Le Chéla n'est que le Médium pour ses propres possibilités latentes – son Maître et les lois de la Nature. Il en est de même du Néophyte, car tous, en s'efforçant d'atteindre un haut idéal, cherchent à s'élever jusqu'à un plan où les lois Occultes peuvent se manifester d'une façon visible ou intelligible par leur intermédiaire, et où les voix silencieuses du Grand Invisible deviennent perceptibles, qu'elles soient individualisées ou diffuses dans l'espace, comme le sont les forces. Tout parle, et possède une signification, rien n'est silencieux – tout parle, depuis la monade en passant par toute la nature, les forces, les sphères et l'espace, jusqu'au silence Omniscient – le Verbe à jamais vivant, la voix de la Toute Sagesse, et tous les hommes entendent ou sentent de façon ou d'autre, certaines de ces voix et en sont donc les médiums.

Il existe des forces qui n'attendent que la volonté ou le désir des âmes pour revêtir un certain degré d'intelligence humaine, et se faire entendre à ceux qui les ont fait naître à la vie matérielle, ou par leur intermédiaire.

Le corps de l'homme lui-même n'est qu'un Médium, si ce n'est pour son propre Soi Intérieur et Supérieur, c'est pour celui d'autres hommes, car nous exprimons les pensées et les actes d'autrui tout aussi souvent que les nôtres.

Il n'y a pas une seule parole de sagesse ou de bonté exprimée, une note de vraie musique composée,' une ligne de véritable poésie écrite, un ensemble harmonieux de couleurs peint, qui n'ait été le résultat de la médiumnité. Il n'y a jamais eu d'explication d'une loi occulte ou de révélation d'un mystère divin par le canal d'un homme, d'un Chéla, d'un Etudiant, d'un Adepte ou d'un Maître, qui n'ait été due à la médiumnité.

Le Maître est plus élevé que le Chéla qui est son médium. Il existe quelque chose de plus haut que le Maître, et celui-ci en est le Médium. Envisagée sous son jour véritable, la Médiumnité est l'une des merveilles du Créateur. Celui qui possède cette faculté à un haut degré, qui comprend ce qu'elle est, et comment il peut en faire usage avec sagesse, peut se sentir l'objet d'une bénédiction suprême. (…)

 

Les Chélas sont-ils des « médiums » ? H.P. Blavatsky C.T.85 (extraits)

 

D'après la nouvelle édition du Dictionnaire Impérial par John Ogilvie, L.L.D., « Un médium est une personne par l'intermédiaire de qui l'action d'un autre être est dite se manifester et se transmettre par magnétisme animal, ou une personne par l'intermédiaire de qui des manifestations spirites sont dites se produire, tout spécialement de quelqu'un que l'on dit capable d'entrer en communication avec les esprits des décédés. »

Comme les Occultistes ne croient à aucune communication avec les « esprits des décédés » dans le sens que l'on donne généralement à ce terme, pour la simple raison qu'ils savent les esprits « des décédés » incapables de descendre pour communiquer avec nous et qu'en fait ils ne descendent pas ; et comme l'expression ci-dessus « par magnétisme animal » aurait pu être probablement modifiée si l'éditeur du Dictionnaire Impérial avait été un Occultiste, seule nous intéresse la première partie de la définition du mot « Médium » qui dit : « Un médium est une personne par l'intermédiaire de qui l'action d'un autre être est dite se manifester et se transmettre » ; et nous aimerions que l'on nous permette d'ajouter : « par la volonté consciemment ou inconsciemment active de cet autre être ».

(…)

La définition ci-dessus peut donc à peine être jugée suffisante pour exprimer le sens du mot dans son acception courante, à moins, que nous n'y ajoutions quelques explications : « Un médium est une personne par l'intermédiaire de qui l'action d'un autre être est dite se manifester et se transmettre à un point anormal par la volonté active de cet autre être, que ce soit consciemment ou inconsciemment ». Ceci réduit le nombre de « Médiums » dans le monde à une étendue proportionnelle à l'espace autour duquel nous tirons le trait séparant le normal de l'anormal, et il sera tout aussi difficile de déterminer qui est un médium et qui n'est pas un médium, comme il l'est de dire quand on cesse d'être sain d'esprit et quand on commence à être fou. Chaque homme a ses petites « faiblesses, » et chaque homme a sa petite « médiumnité » ; c'est-à-dire quelque point vulnérable par lequel il est possible qu'il se fasse prendre sans le savoir. On ne peut donc pas considérer l'un comme réellement fou, pas plus qu'on ne peut appeler l'autre un « médium ». Les opinions diffèrent souvent à savoir si un homme est fou ou non et elles peuvent différer tout autant au sujet de sa médiumnité. Or, dans la vie de tous les jours, un homme peut être excentrique, mais on ne le considère pas comme fou, tant que sa folie n'atteindra pas un degré tel qu'il ne sache plus ce qu'il fait et soit par conséquent incapable de prendre soin de lui-même ou de ses affaires.

Nous pouvons prolonger la même ligne de raisonnement jusqu'aux Médiums et dire que seules telles personnes devront être considérées comme médiums qui permettent à d'autres êtres de les influencer de la façon décrite ci-dessus à un point tel qu'elles perdent le contrôle d'elles-mêmes et ne sont plus en possession du pouvoir ou de la volonté de diriger leurs propres actions. Maintenant, un tel abandon du contrôle de soi peut être actif ou passif, conscient ou inconscient, volontaire ou involontaire, et diffère selon la nature des êtres qui exercent ladite influence active sur le médium.

Une personne peut consciemment ou volontairement soumettre sa volonté à un autre être et devenir son esclave. Celui-ci peut être une entité humaine et le médium sera alors son serviteur docile, susceptible d'être employé par lui dans un but bon ou mauvais. Il est possible que cet autre « être » soit une idée telle que l'amour, la gourmandise, la haine, la jalousie, l'avarice ou quelque autre passion et l'effet sur le médium sera proportionné à la force et au taux du contrôle de soi restant encore dans le médium. Cet « autre être » sera éventuellement un élémentaire ou un élémental, et le pauvre médium devient un épileptique, un maniaque ou un criminel. Il peut se faire que cet « autre être » soit le propre principe supérieur de l'homme, seul ou mis en rapport avec un autre rayon du principe collectif universel spirituel, et le « médium » sera alors un grand génie, un écrivain, un poète, un artiste, un musicien, un inventeur etc... Cet « autre être » sera aussi parfois l'un de ces êtres sublimes, appelés Mahatmas, et le médium conscient et volontaire sera alors appelé son « Chéla ».

Bien plus, un individu peut n'avoir jamais entendu de sa vie le mot de « Médium » et pourtant être un grand Médium, quoiqu’entièrement inconscient du fait. Ses actions peuvent être plus ou moins influencées inconsciemment par son entourage visible ou invisible. Il peut devenir la proie des Élémentaires ou des Élémentaux, même sans connaître le sens de ces mots, et il peut, en conséquence, devenir un voleur, un meurtrier, un ravisseur, un ivrogne ou un assassin et il a été assez souvent prouvé que des crimes surviennent comme une épidémie ; il peut encore arriver que sous certaines influences invisibles il accomplisse des actes qui ne sont pas du tout compatibles avec son caractère tel qu'on le connaissait auparavant. Cet individu peut être un grand menteur et sous quelque influence invisible être amené à dire la vérité. Il peut être très peureux par nature et pourtant, dans une circonstance extraordinaire et sous le stimulant du moment, accomplir un acte d'héroïsme ; il peut être un voleur de grand chemin, un vaurien et soudain faire acte de générosité, etc.

En outre, un médium peut connaître les sources d'où vient l'influence, ou en termes plus explicites, « la nature de l'être dont l'action est transmise par son intermédiaire » ou il peut ne pas les connaître. Il peut être sous l'influence de son propre septième principe et imaginer qu'il est en communication avec un Jésus-Christ en personne, ou un saint ; il peut être en rapport avec le rayon « intellectuel » de Shakespeare et écrire de la poésie shakespearienne, et en même temps imaginer que l'esprit personnel de Shakespeare écrit par son canal, et le simple fait qu'il croirait ceci ou cela ne rendrait sa poésie ni meilleure ni pire. Il peut être influencé par quelque Adepte pour écrire un grand ouvrage scientifique et être entièrement ignorant de la source de son inspiration ou peut-être imaginer que c'était « l'esprit » de Faraday ou de Lord Bacon qui écrivait à travers lui, alors que tout ce temps-là il agissait comme un « Chéla », quoique ignorant du fait.

Il s'ensuit de tout ceci que l'exercice de la médiumnité consiste dans l'abandon plus ou moins complet du contrôle de soi-même et que cet exercice soit bon ou mauvais dépend entièrement de l'usage qui en est fait et du but dans lequel il est fait. Celui-ci dépend encore du degré de connaissance que la personne médiumnique possède concernant la nature de l'être au soin duquel il abandonne pour un temps, soit volontairement, soit involontairement, la garde de ses pouvoirs physiques ou intellectuels. Quelqu'un qui confie inconsidérément ses facultés à l'influence de tout pouvoir inconnu est, sans nul doute, un « détraqué » et on ne peut pas l'estimer moins fou que celui qui confierait son argent et ses valeurs au premier étranger venu. Nous rencontrons parfois de telles personnes, quoiqu'elles soient relativement rares. On les reconnaît habituellement à leur regard fixe, idiot et au fanatisme avec lequel elles s'accrochent à leur ignorance. De telles personnes sont plutôt à plaindre qu'à blâmer et, dans la mesure du possible, on se devrait de les éclairer quant au danger qu'elles courent; mais si un Chéla, qui consciemment et volontairement prête pour un temps ses facultés mentales à un être supérieur qu'il connaît, ayant pleine confiance dans la pureté de ses motifs, l'honnêteté de son intention, dans son intelligence et dans sa sagesse et son pouvoir, peut être considéré comme un « Médium » dans l'acception courante du terme, voilà une question qu'il vaut mieux laisser au lecteur le soin de résoudre après qu'il aura longuement examiné le texte ci-dessus.

 

Médiums et Yogis, H.P. Blavatsky C.T. 109

 

Un Yogi est un homme qui s'est préparé par une longue discipline du corps et de l'esprit et est ainsi devenu capable de s'occuper de phénomènes occultes et de recevoir, à volonté, des communications occultes, ce qui s'explique théoriquement par le fait qu'il paralyse, pour ainsi dire, son cerveau physique et réduit son mental à une complète passivité par l'un des nombreux moyens à sa disposition, dont l'un est la magnétisation d'un autre ensemble de facultés : celles qui appartiennent à l'homme spirituel ou intérieur, et sont exercées par lui. L'âme est induite, par le corps, et, à son tour, est utilisée pour libérer l'esprit qui, de la sorte, se trouve mis en rapport direct avec l'objet désiré. Par exemple : une ligne télégraphique reliée aux postes A, B, C, D, E, envoie, dans les cas ordinaires, des messages de A à B, de B à C, et ainsi de suite ; mais, lorsque ces divers postes sont en connexion le message peut être reçu directement à E venant de A sans que les stations intermédiaires en soient averties. De la même manière, les nerfs devenant passifs, le pouvoir « YOG » maîtrise les autres facultés et rend finalement l'esprit capable de recevoir une communication, ce qui, sans cela, lui serait impossible parce qu'il devrait passer par plusieurs intermédiaires.

Quand le pouvoir magnétique est dirigé sur n'importe quelle faculté particulière, cette faculté forme sur-le-champ une ligne directe de communication avec l'esprit (1), lequel, recevant les impressions, les retransmet au corps physique (2). Sans l’aide de l'appareil physique, l'esprit ne peut saisir les communications qu'il désire recevoir comme dans le cas d'un fou, l'esprit est présent, mais la faculté de raisonner est perdue et l'esprit ne peut rendre l'homme sensé; ou comme dans le cas d'un aveugle, l'esprit et les pouvoirs de raisonnement sont sains, mais la faculté de vision est détruite; il s'ensuit que l'âme de l'aveugle ne peut pas réaliser les impressions qui pourraient lui être transmises par les nerfs optiques et la rétine.

 

Notes :

(1) Le sixième principe — l'âme spirituelle

(2) Dans l'état normal ou naturel, les sensations sont transmises du corps physique le plus inférieur au corps spirituel le plus élevé, c'est-à-dire, du premier au 6e principe (le 7e n'étant pas un corps organisé ou conditionné, mais un principe ou état infini donc inconditionné), les facultés de chaque corps ayant à éveiller les facultés du corps suivant, à l'échelon supérieur, pour transmettre le message par relais successifs, jusqu'à ce qu'elles, atteignent le dernier stade (l'âme spirituelle) qui, ayant reçu l'impression, la renvoie en sens inverse au corps. D'où il ressort que, les facultés de certains des « corps » (nous employons ce mot faute de meilleur terme) étant moins développées, elles ne réussissent pas à transmettre le message correctement au principe supérieur et de ce fait ne produisent pas non plus l'impression juste sur les sens physiques, comme un télégramme peut avoir été envoyé sans erreur vers son lieu de destination mais avoir été brouillé et mal interprété par l'opérateur à l'un ou l'autre des postes intermédiaires. C'est pourquoi certains individus, doués par ailleurs de pouvoirs intellectuels très étendus et de grandes facultés de perception, sont souvent tout à fait incapables d'apprécier des choses comme, par exemple, les beautés de la nature, ou quelque qualité morale particulière : aussi parfait que soit leur intellect physique, si l'impression physique originelle, matérielle ou grossière, communiquée n'a pas été relayée dans un circuit à travers le crible de chaque « principe » (passant de 1, 2, 3, 4, 5, 6 jusqu'à 7, et retournant de 7, 6, 5, 4, 3, 2, jusqu'à 1) et si chaque crible n'est pas en bon état, la perception spirituelle sera toujours imparfaite. Le Yogi, qui, par un constant entraînement et une vigilance de tous les instants conserve son instrument septuple bien accordé et dont l'esprit a obtenu un parfait contrôle sur tout, peut, à volonté, en paralysant les fonctions des 4 principes intermédiaires, communiquer du corps à l'esprit et vice versa — en direct. — Ed., The Theosophist.

L'esprit est un éther (principe ?) immortel qui ne peut être altéré en aucune manière et, bien qu'il soit, jusqu'à un certain point, subordonné au corps et à ses facultés durant le temps de vie du corps auquel il est attaché, il peut, par l'effet de leur action, être libéré à un degré plus ou moins grand, au point d'être rendu capable d'agir indépendamment des autres principes. Ceci peut s'accomplir par le pouvoir magnétique, ou pouvoir nerveux, si vous aimez mieux, et de ce fait, l'homme spirituel peut être rendu capable de recevoir des communications d'autres esprits, de traverser l'espace et produire des phénomènes variés, de prendre une forme quelconque et d'apparaître sous toute forme qu'il désire.

Le secret de la théorie est celui-ci : Le Yogi possédant le pouvoir d'auto-mesmérisation et ayant une parfaite maîtrise de tous ses principes intérieurs voit tout ce qu'il peut désirer voir, en rejetant toutes les influences élémentaires qui tendent à contaminer sa pureté.

Le médium reçoit ses communications différemment. Il souhaite atteindre les « esprits », ces derniers sont attirés vers lui, leurs influences magnétiques prenant le contrôle de ses facultés proportionnellement à la force de leurs pouvoirs magnétiques respectifs et à la passivité du sujet ; le fluide nerveux transmet leurs Impressions à l'âme ou à l'esprit de la même manière et, souvent, les mêmes résultats se produisent que dans le cas du Yogi, avec cette différence importante qu'ils ne sont pas ce que le médium ou le spirite désirerait, mais ce que les esprits (ou influences élémentaires) veulent produire ; il en résulte que parfois (en spiritisme) on pose une question sur un sujet et qu'on reçoive une réponse de différente nature, sans rapport avec la question mais répondant plus ou moins à la disposition de l'« Elémentaire ». Le spirite ne peut pas à volonté produire un résultat fixé, le Yogi le peut. Le spirite court le risque de mauvaises influences qui altèrent le jeu des facultés que l'âme doit maîtriser, et ces facultés — étant davantage portées au mal qu'au bien (comme tout ce qui a en soi un grand pourcentage de matière impure) — se trouvent rapidement influencées. Le Yogi domine cela, et ses facultés sont entièrement dominées, l'âme acquérant un plus grand rayon d'action pour les exercer et les tenir sous contrôle ; car, bien que l'âme soit leur conducteur, elle est pourtant dépendante d'elles. Je vais vous donner un exemple familier : une batterie génère de l'électricité, les fils 'transmettent le courant et la machine est mise en marche. Exactement de même, l'âme est le générateur ou la batterie, les nerfs sont les fils, et les facultés la machine mise en marche. Le Yogi établit une connexion directe entre son âme spirituelle et n'importe quelle faculté et, par le pouvoir de sa volonté entraînée, c'est-à-dire, par influence magnétique, il concentre tous ses pouvoirs dans l'âme, ce qui lui permet de saisir le sujet de sa recherche et de le ramener aux organes physiques, par les divers canaux de communication (3).

 

Note :

(3) Ou directement, ce qui est le plus souvent le cas, croyons-nous. ­ (Ed. The Theosophist).

 

 

Si le Yogi désire avoir une vision, ses nerfs optiques reçoivent le fluide magnétique ; s'il veut une réponse à une question, ce sont les facultés de pensée et de perception qui sont chargées par lui de ce fluide et ainsi de suite. S'il désire traverser l'espace en esprit, il y parvient facilement en transférant la faculté de la volonté (4) et, selon qu'il aura acquis plus ou moins de pouvoir, il sera capable de produire des résultats plus ou moins remarquables. (…)

 

Note :

(4) C'est-à-dire en la transférant du corps physique au corps spirituel et en l'y concentrant, comme nous le comprenons. — (Eds. The Theosophist).

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